Prêts pour le grand carnage ?

Ok, par où commencer ? C’est l’histoire d’un épouvantail qui rentre dans un bar... et qui plonge une ville américaine moderne dans un conflit mythique et plurimillénaire ! Après une longue absence, Rathraq est de retour – et il n’est pas content du tout. Mauvaise nouvelle pour ses vieux ennemis, certes, mais pire encore pour tous les autres ! Car le dieu-guerrier épouvantail n’a pas l’habitude de faire dans la dentelle...

Entre humour et horreur, John Arcudi (B.R.P.D., The Mask) et James Harren (Conan The Barbarian) nous livrent un cocktail jouissif d’action et d’aventure où se côtoient dans les bars miteux chatons morts-vivants, skinheads psychotiques et autres momies géantes. Rumble, c’est Preacher qui rencontrerait Hellboy dans les rues de Sin City... bref, le comics dans toute sa splendeur !

Un véritable bijou graphique et narratif mis en valeur en fin d’album par un cahier de croquis et d’illustrations inédites, et préfacé par la légende Geof Darrow !

Pas d'avis pour le moment.

Venu de l’éditeur américain Image Comics, Rumble est une nouvelle série qu’a décidé de traduire Glénat Comics. Il s’agit d’une création originale de deux artistes qui ont travaillé ensemble sur BPRD, dans l’univers d’Hellboy. Et vu la qualité de leur production sur cette série, on était impatient de voir ce qu’ils allaient faire sur leur propre histoire, libres de toutes contraintes.

John Arcudi a écrit de nombreux numéros de la série BPRD en collaboration avec Mike Mignola. Il est donc familier des univers étranges, et ses histoires sont souvent de qualité, même si on ne sait jamais vraiment dans quelle mesure Mignola intervient dans son travail. C’est donc avec une certaine curiosité que l’on ouvre ce livre, en se demandant si l’auteur va s’écarter, ou plutôt rester proche de l’univers d’Hellboy. Le récit nous conte l’histoire d’un épouvantail armé d’une longue épée. Celui-ci s’attaque à un client d’un bar jusqu’à lui trancher le bras. Le barman va alors défendre son bar en décapitant l’épouvantail, mais le manchot va disparaître. Plus tard, le barman se fait attaquer par deux créatures étrange, et va être sauvé… par l’épouvantail ! Ça vous semble un peu confus, c’est normal, on ne comprend pas grand-chose au début de l’histoire, mais les choses vont se mettre progressivement en place.

Je ne vais pas m’amuser à vous raconter toute l’histoire, car c’est clairement une volonté d’Arcudi de nous laisser dans le flou au début, avant de nous donner les réponses que l’on cherche. L’album contient cinq chapitres, et le troisième nous donne pratiquement toutes les réponses. Sachez tout de même que c’est un récit fantastique, avec des histoires de Dieux et de démons. Son gros atout est l’ambiance qu’Arcudi distille au fil des pages. Par de petites scènes, même si on ne saisit pas encore leur sens, il arrive à nous entraîner dans une histoire sombre, bizarre et inquiétante. Donc peut-on en conclure que c’est finalement assez proche de ce qu’il a fait sur BPRD ? Absolument pas, puisqu’il manque un ingrédient très important dans Rumble dont je ne vous ai pas encore parlé : l’humour. La série offre aussi un ton complètement délirant et parfois hilarant.

Et c’est là qu’on comprend que le dessin de James Harren est parfait dans ce style. En effet, l’artiste possède un trait assez cartoon. Les visages de ses personnages, ainsi que leurs postures, sont extrêmement expressifs. Il arrive à rendre hilarante certaines scènes qui, chez d’autres, n’auraient fait que sourire. De plus, son bestiaire est carrément génial ! Le personnage principal, l’épouvantail, est très classe, mais là où le dessinateur peut se lâcher, c’est pour les démons : certains sont tout mignons, d’autres flippants, et même certains ridicules. On y croise un chat avec des yeux étranges, un chien à trois pattes, un lézard à six têtes, un homme à six bras… Et surtout les deux compagnons qui vont se joindre à l’épouvantail sont deux losers très marrants à suivre. Bref, on s’amuse vraiment beaucoup à lire cet album.

Le dessin de Harren est très fluide, très dynamique, c’est un régal pour les yeux. Au niveau des couleurs, Dave Stewart fait aussi un travail exemplaire qui rajoute beaucoup à l’ambiance. Le récit est finalement complètement barré, mais contient une mythologie qui s’inspire du travail de Jack Kirby notamment. On oscille donc souvent entre l’humour et un côté plus sérieux, plus flippant, mais aussi plus classe. La recette fonctionne très bien. En revanche, en fermant l’album, on se dit que l’on sait beaucoup de choses sur l’univers, et on se demande comment Arcudi va renouveler l’intérêt pour la suite. On suivra donc tout ça de près, mais si la série continue à garder sa légèreté, tout en nous offrant des rebondissements sans sombrer dans la superficialité, elle deviendra un classique à lire, et à relire. En bonus, on retrouve un peu ce qui se fait du côté d’Hellboy : une vingtaine de pages de croquis et de recherches graphiques, expliquant la conception de la série. Du tout bon !

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

Les dessins dynamiques et expressifs
Le rythme de l’histoire
L’ambiance générale
L’humour

LES POINTS FAIBLES

L’impression d’avoir fait le tour du sujet

 

4.5

Délirant !

Conclusion

Ce premier tome de Rumble place la barre haute avec une ambiance fantastique et très drôle, et des dessins absolument superbes. A lire si vous voulez passer un bon moment sans prise de tête !