Même les plus marginaux des plus marginaux de la société sont capables à un moment donné de se rebiffer et de se venger. Et quand ils décident de s'y mettre, peu importe la façon de faire, ils vont jusqu'au bout. Big Man Plans est l'histoire d'un nain énervé. Un nain doté de sacrés « cojones », qui n'a peur de rien, ni de personne. Un nain prêt à tout pour se venger d'un crime brutal, hanté par un terrible mystère.
Big Man Plans est une oeuvre surprenante à plus d'un titre. Lorsque l'on suit le travail de Powell et que l'on est déjà passé par The Goon et Chimichanga, on connait l'univers particulier du gugus et le potentiel que possède chacune de ces oeuvres. Cette fois encore, son oeuvre nous fait voyager sauf que, cette fois, ce voyage nous emmène au fin fond des chiottes les plus crades jamais utilisées.
Comme le dit le résumé, “Big Man Plans, c'est l'histoire de la vengeance d'un nain énervé. Très énervé”. C'est encore loin de la vérité. Le nabot et la colère qu'il a en lui font passer les oeuvres qui étaient jusque-là des références du genre, comme Crossed, pour de mauvais spin-off d'Alice au pays des merveilles. C'est gore, violent, crade, le genre de récit pour lecteurs TRES avertis. Le livre précise que le récit “assaille les sens par son impact visuel”, c'est exactement ça, et le ton est donné dès les quatre ou cinq premières pages. Ajoutez à tout ceci une petite bite qui vole dans les airs de temps en temps et vous avez une merveille de l'horreur, un récit plein de finesse et de leçons de civisme. C'est d'autant plus fort que l''histoire ne fait pas l'apologie de la violence pour dire “ouais, le petit mec, il est quand même bien vénère”. Il n'y a aucun acte gratuit. Le récit met de plus en plus de violence en scène et fait dans la surenchère pour une raison. Une raison qui devient implicite pour le lecteur au fur et à mesure que le personnage évolue. C'est un peu ça, le fond de l'histoire. Un personnage à qui on reprochait de ne pas être humain et qui va exaucer le souhait de tous en perdant son humanité au fil des pages qui se tournent pour finir en bête sauvage, en incarnation de la vengance.
Les dialogues et notamment le vocabulaire utilisé accompagnent parfaitement le récit avec beaucoup de phrases du type “J'encule ta mère. Et si tu fais sauter ce putain de tunnel, je sortirai des décombres pour défoncer ta gueule de salope”... de la poésie. On aime.
Les dessins sont au top et la coloration très bien pensée. Une oeuvre aux qualités visuelles certaines et qui devrait plaire à tous ceux qui savent à quoi s'attendre.
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