En début d'année, on apprenait que Glénat décidait de redynamiser son label Comics en se procurant de nouvelles séries. Leur titre-phare était alors clairement Lazarus, dont la réputation avait traversé l'Atlantique, notamment due aux noms de leurs auteurs : Greg Rucka et Michael Lark. L'éditeur ne perd d'ailleurs pas de temps, puisque le premier tome est arrivé en avril (critique ici), le deuxième en août (critique ici) et enfin, le troisième, qui nous intéresse ici, en novembre. Ce rythme ne va pas pour nous déplaire tant la qualité est au rendez-vous.

Nous sommes dans un monde différent du nôtre, qui est dirigé par différentes familles. Je ne rentre pas dans les détails, et vous réfère aux critiques des tomes précédents. Le premier tome nous mettait en contact avec cet univers, et nous posait des bases de la structure et du fonctionnement du monde. Certaines choses paraissaient obscures, et le tome 2 a aidé à éclaircir tout ça. Le décor était planté. Chaque famille possède une arme : un être humain génétiquement modifié appelé Lazare. Et on suit l'histoire de Forever, le Lazare de la famille Carlyle qui contrôle l'ouest des Etats-Unis. Le troisième tome est assez bizarrement la suite directe du premier. On découvre le sort de Jonah Carlyle, un des enfants de la famille, et donc frère de Forever.

Glénat a fait le choix de ne pas proposer de résumé en début d'album. C'est un peu dommage, mais ce n'est pas très grave. La série propose vraiment des histoires distinctes par arc. Il est tout de même conseillé d'avoir lu les autres, tant la mise en place des évènements donne un impact particulier à l'album. En revanche, l'éditeur a eu la bonne idée de nous faire un récapitulatif des différentes familles, et leurs membres principaux. C'est très utile vu la trame du récit. En effet, Jonah est capturé par la famille Hock, ennemie des Carlyle. On comprend que la puissance des Carlyle est due au fait que la famille sait comment rallonger leur vie, ce que jalouse Hock. Un ultimatum est alors dressé, et la conséquence est la mise en place d'un conclave.

Pour faire simple, ce conclave réunit toutes les familles du monde, et une discussion va avoir lieu pour résoudre ce conflit. On en apprend donc encore plus sur les rouages de ce monde. On découvre les relations protocolaires et politiques entre les différentes familles. C'est tout simplement passionnant, et très crédible. On a l'impression de voir encore une nouvelle facette de cet univers. Le premier tome nous présentait le fonctionnement d'une famille, les Carlyle, et le deuxième se focalisait sur la gestion de la population, notamment ceux qu’on appelle les déchets. Ce troisième tome nous présente le monde dans sa totalité, et les décisions qui peuvent être prises par les différents dirigeants.

Outre cet aspect toujours fascinant, le personnage de Forever commence à se réveiller. Depuis qu'elle a reçu un message disant que son père ne le serait pas, elle doute. Plus que jamais, elle ressent des émotions contradictoires et humaines, et se pose des questions. Pour la première fois, cela va se ressentir sur ses actes. C'est extrêmement bien amené. Ce tome permet aussi de découvrir tous les autres Lazares, et surtout les relations qu'ils ont entre eux. Forever va d'ailleurs se rapprocher de Joaquim. Bref, c'est enfin ce que l'on attendait depuis le début, que Forever prenne conscience du monde qui l’entoure. Et d'ailleurs, tous les éléments de l'album semblent converger vers l'idée qu'après deux tomes de présentation, ce troisième tome est celui qui lance véritablement l'intrigue. C'est appuyé par la conclusion de l'album qui se termine sur un cliffhanger : vite la suite !