L’univers cinématographique de Star Wars va s’étendre à nouveau, car comme le dit la promotion "chaque génération à son Star Wars". Alors Delcourt réédite ses séries depuis quelque temps. Ainsi nous pouvons découvrir, ou redécouvrir la célèbre série Legacy qui a pour dicton "Un Nouvel Ordre Sith, un Nouvel Empire, un Nouveau Skywalker."

L’intrigue se déroule environ 130 ans après la bataille de Yavin, le Nouvel Empire domine la galaxie et les Sith dirigent. On suit le rentre-dedans Cade Skywalker venu se racheter en libérant le jedi qu’il avait lui-même livré aux Sith, alors qu'il était un chasseur de primes. Les précédents tomes nous avaient présenté différents personnages secondaires du côté de l’Empire et du côté de Skywalker, la plupart se retrouvent ici, en un même lieu : Coruscant. Entre rédemption, manipulation, acte de bravoure et révélation, le tome est riche.

Le tandem de scénaristes John Ostrander et Jan Duursema fait des merveilles en développant la personnalité et l'histoire de leurs personnages. Cade s’enfonce au cœur même de l’Ordre Sith, nous faisant découvrir les rouages du côté obscur mais également en nous dévoilant l’identité de Dark Krayt. L’occasion de revenir sur l’univers officiel avec la Guerre des Clones et Obi-wan Kenobi. C’est l’une des forces de ce récit, raconter une histoire nouvelle tout en l’intégrant l’univers que tout le monde connaît, tout en le respectant. On retrouve plusieurs éléments scénaristiques et situations des films, mais cela se justifie par le scénario, Cade suivra-t-il la voie de Luke ou d’Anakin ?

En parallèle, les Moffs de l’Empire cherchent à se débarrasser des Sith qui les gouvernent, entraînant un jeu de relations qui permet une interaction entre tous les personnages, peu importe les camps. Même les personnages très secondaires sont attachants et jouent un rôle, parfois moindre mais toujours utile. Le récit est clair, bien construit et varie entre l’humour d’une bande de contrebandiers, des combats aux sabres et des scènes de drame ou de dilemmes propres aux films. Les fans de Star Wars s’y retrouveront facilement et avec plaisir. Ce n’est pas la magnifique couverture qui les retiendra.

Jan Duursema réalise des planches parfaitement maîtrisées et claires, surtout les duels de sabres qui sont dynamiques. Chaque personnage peut être reconnu par sa silhouette avec un chouette design sans pour autant être caricatural. Les décors sont très détaillés, donnant des images magnifiques sur les plans d’ensemble et les arrières plans. Mais les visages ne sont pas en reste, le trait précis de Duursema étant efficace. Les couleurs de Brad Anderson sont le plus qui rend chaque page magnifique. Les dessins sont très sombres du fait de l’ambiance (bas de fonds de Coruscant et temple Sith oblige) mais on n’est pas noyé dans du noir. Les belles variations de couleurs, les lumières blanches et les points de couleurs rendent les planches agréables et dirigent l’œil vers les éléments importants. Seul l’encrage est à peu moins réussi, il est très beau mais de rares cases semblent ne pas avoir été encrées. On a donc parfois une case plus grise que les autres avec un dessin au trait plus visible.

On a donc une histoire totalement maîtrisée, marquée par les relations et le passé de chacun. Mais aussi de très belles planches bénéficiant d’excellents jeux d’ombres et de contre-plongée puissants. Le récit développe les histoires personnelles et les met en relation. Legacy est l’une, si ce n’est, la meilleure série Star Wars de l’Univers Étendue et ce n’est pas ce tome qui prouvera le contraire.