Scénario : Jeff SMITH
Dessin : Jeff SMITH
Couleurs : Steve HAMAKER, Tom GAADT

Grâce aux carnets secrets de Tesla, RASL, voleur d'oeuvres d'art, est à même de voyager entre les mondes parallèles. Mais lorsqu'il croise la route d'un mystérieux étranger également capable de circuler à travers les dimensions, son secret est en danger... Le créateur de Bone continue de nous guider dans un univers où crimes et fantastique s'entremêlent avec art.
(contient RASL #5 à #11)

Pas d'avis pour le moment.

RASL #5

RASL (2008-2012)

RASL #6

RASL (2008-2012)

RASL #7

RASL (2008-2012)

RASL #8

RASL (2008-2012)

RASL #9

RASL (2008-2012)

RASL #10

RASL (2008-2012)

RASL #11

RASL (2008-2012)

RASL est une série limitée écrite par Jeff Smith à qui l’on doit notamment l’excellente série Bone. L’intégralité est prévue d’être publiée par Delcourt en trois tomes. Nous avions déjà critiqué le premier tome ici, et le dernier arrivant mercredi prochain, soit dans 3 jours, nous allons nous intéresser maintenant au deuxième tome. Soyons clair dès le début, lire cet album sans avoir lu le premier n’a pas vraiment d’intérêt. Le découpage en 3 volumes est l’œuvre de Delcourt, puisqu’aux Etats-Unis, il y est divisé en 4 tomes. Mais que ce soit 3 ou 4, toute la série se suit sans temps mort, et en une seule histoire. Maintenant, voyons ce que nous réserve ce deuxième tome.

Le premier album était une excellente introduction. On y découvrait le personnage du Dr. Robert Joseph Johnson, et son entourage. Ce qui était très bien fait, c’est qu’on rentrait en cours d’histoire, et si l’on avait pris le soin de ne pas lire le résumé, on découvrait petit à petit la particularité du récit : Robert est un voyageur inter-dimensionnel. Puis, quelques flashbacks nous étaient proposés afin d’y voir plus clair, pourtant beaucoup de mystères subsistaient, même pour le personnage principal. On rencontrait son collègue, Miles Riley, dont la femme, Maya, avait une relation extra-conjugale avec Robert. Le héros s’est aussi attaché à une prostituée, Annie, qui se fait tuer dans son monde par Sal. D’ailleurs, le tome se finit par Robert qui retrouve une Annie d’une autre dimension, bien vivante celle-ci. Finalement, tout ça peut paraitre confus, mais c’est parce qu’il est assez difficile de retranscrire simplement l’histoire et ses ramifications. Pourtant, à la lecture, tout semble clair tellement le storytelling de Jeff Smith est fluide.

Le tome 2 commence exactement là où les choses ont été laissées. Robert révèle toute l’histoire à l’Annie de l’autre dimension, et propose de fuir avec elle afin de la protéger de ceux qui ont tué l’autre Annie. Sal, le tueur, lui pose un ultimatum : s’il ne lui donne pas les carnets cachés de Tesla, il tuera Annie. Du coup, Robert, sachant le danger que représentent ces carnets, préfère essayer de fuir, et pour ça, il part dans d’autres dimensions pour récupérer de l’argent et des papiers. Le but étant de faire le moins de saut inter-dimensionnels, car le personnage est dans un sale état, et ça ne va pas s’améliorer au cours de l’histoire. On a donc une course contre la montre qui s’engage, mais ce n’est pas la seule qualité du récit.

Encore une fois, nous avons de nombreux flashbacks qui vont nous montrer comment on en est arrivé là. On voit notamment la première utilisation de la T-Combi qui permet le voyage entre dimensions. Et on comprend les enjeux. Robert fait tout ça pour empêcher son collègue Miles de réaliser une expérience qui détruirait le monde. Ou plutôt les mondes. Et du coup, les flashbacks vont plus loin, et nous avons même le droit à quasiment tout un chapitre consacré à la vie de Nikola Tesla. On y voit sa rivalité avec Edison et ses ambitions de communication sans fil. On sent que Jeff Smith est très intéressé par ce personnage historique. Bien sûr, il lui rajoute quelques inventions, mais globalement, on apprend beaucoup sur sa vie. C’est très intéressant, et ça permet de faire le lien avec l’équipe scientifique composée par Robert, Miles et Maya. D’ailleurs, les termes scientifiques et les explications théoriques restent assez crédibles, pas forcément faciles à suivre, mais donnent une cohérence et une crédibilité à l’ensemble.

Mais le thème principal de RASL est aussi l’amour. En effet, Robert est un personnage amoureux de Maya, et qui se retrouve dans les bras d’Annie. Mais ce qui va le chambouler, c’est de rencontrer Uma, une autre version de Maya. Dans ce deuxième tome, ils vont se rapprocher. Et finalement, c’est là qu’on se rend compte que la série est finalement surtout une histoire d’amour. D’ailleurs, on découvre la signification de RASL, et tout s’illumine. Mais ce tome est aussi celui où la bizarrerie devient plus importante. En effet, dans le précédent, juste l’apparition d’une petite fille semblait étrange, mais ici, on va la voir de plus en plus. Au fur et à mesure de l’album, des choses deviennent plus bizarres, et prennent de plus en plus d’ampleur. Jusqu’à la fin du tome, où ça dérape vraiment, et on se retrouve avec une furieuse envie de lire la conclusion.

Le récit est riche, mais le talent de Jeff Smith est de nous raconter tout ça le plus simplement du monde. A la lecture, tout semble clair. Le fait qu’il soit seul maitre à bord lui permet de contrôler totalement son récit. On a de belles idées pour notamment représenter l’amour que ressentent les personnages. Mais surtout, le rythme est captivant. Comme je le disais pour le tome 1, la lecture est extrêmement agréable. Il pourrait nous raconter une histoire vue et revue qu’on ne lâcherait pas le livre. Mais là, on a en plus une magnifique histoire qui mélange romantisme, fantastique et science. On apprend énormément de choses dans ce tome, mais il reste quelques mystères à élucider. Les différents niveaux de récits, notamment avec les flashbacks, nous offrent une histoire complexe, bien qu’on n’y soit jamais vraiment perdu. Jeff Smith base son histoire sur des êtres humains, et son style très organique convient parfaitement. C’est une belle histoire, et, si la conclusion reste à ce niveau, une excellente série !

 

En Résumé

 

LES POINT FORTS

- Le lien avec Tesla
- La plaisir de lecture
- Le côté scientifique

LES POINT FAIBLES

- Moins de surprise

 

4.5

Palpitant !

Conclusion

Un album dans la continuité du premier. La surprise de la découverte est passée, mais l’histoire prend des allures à la fois romantique et scientifique. C’est passionnant, et on a hâte de lire la fin de cette aventure dans le troisième et dernier album !