Scénario: Snyder Scott – Dessin: Murphy Sean

Après leur première collaboration sur American Vampire Legacy, les deux plus grands talents actuels de l’industrie des comics, Scott SNYDER et Sean MURPHY, se retrouvent sur un récit complet mêlant révélations scientifiques et horreur sous-marine.

Lorsqu’elle est arrachée à ses recherches pour rejoindre une expédition secrète gouvernementale en plein Arctique, la biologiste marine Lee Archer ne se doute pas une seconde de ce qu’elle s’apprête à découvrir par 300 pieds sous la calotte glaciaire. Après avoir été présentée à l’équipe de spécialistes en tous genres, Lee découvre dans un caisson la raison d’être de cette expédition top secrète : un spécimen vivant de véritable chimère marine, une sirène…
(Contient THE WAKE HC: #1-10)

  • FitzBDnetNation
    FitzBDnetNation

    il y a 9 ans

    Associer Scott Snyder et Sean Muprhy est un peu idéal pour un fan de comics. Ces deux génies auraient du donner le meilleur d'eux-mêmes et sortir l'une des grandes séries de l'année. Malheureusement, The Wake est une petite déception, à cause de son rythme, et de son scénario un peu creux. Murphy est inspiré mais l'histoire ne suit pas assez.... Même si ce n'est pas un raté, on aurait pu espérer mieux de ces deux artistes.

  • Kit_Fisto
    Kit_Fisto

    il y a 9 ans

    On peut considérer comme il est établi dans ce recueil, que l'histoire de Scott Snyder (Batman et Swamp Thing new 52, American Vampire) illustrée par Sean Murphy (Punk Rock Jesus) se divise en deux parties : Une se déroulant en 2014 et une en 2214. Je ferais donc deux reviews de ces histoires suivi d'un avis global du recueil. 2014 L'histoire débute avec une découverte scientifique pouvant remettre en question l'évolution biologique sous-marine et terrestre. Les services secrets américains regroupent des experts scientifiques dont la biologiste marine Lee Archer, afin d'étudier une créature vorace pouvant être liée au différents mythes des sirènes. Le monstre capturé est isolé dans une station sous-marine secrète en Alaska. Certes diminuée, elle n'en reste pas dangereuse et mortelle. Cette première partie se "dévore" d'un trait si j'ose dire. Se rapprochant de scénarios de films SF/horrifique tels Alien, The Thing, Predator ou encore Abyss, le scénario garde l'originalité d'explorer nos mythes liés au monstres aquatiques et aux sirènes. La première partie de l'histoire de Snyder, magnifiquement illustrée par son comparse Sean Murphy, est tellement tendue et cloîtrée quand on en devient quasiment claustrophobe et aquaphobe du début jusqu'à la fin menant à la 2nde partie. Les couleurs bleutées de Matt Hollingsworth accentuent ces effets. Le tout agrémenté de flash-back mystérieux nous emmenant dans un passé lointain préhistorique et un flash forward de 200 ans nous plonge alors dans une spéculation et un questionnement qui trouveront réponse en fin de 2nde partie Une première partie donc plutôt réussie (même si peut être trop inspirée d'univers déjà eploité?) mêlant SF, horreur, biologie, mythologie et Histoire. 4/5 2214 La suite de l'aventure, comme déjà montrée en ellipse dans la première partie, se situe 200 ans dans le futur, dans un monde post-apocalyptique submergé par les océans. Dans ce futur digne du film Waterworld de Kevin Reynolds avec Kevin Costner, le monde est dirigé par une élite contrôlant l'eau potable et reléguant le reste de la population survivante à la pêche et aux combines diverses telle que la création de drogue et la piraterie. Une jeune aventurière marine en recherche de sensations fortes et son dauphin retrouve un artefact mystérieux vieux de 200 ans lié à l’apocalypse survenu à cause des monstres "sirois" et attise donc les convoitise de la gouverneur et de son armée. La jeune héroïne cherchera donc à élucider un mystère vieux de milliards d'années. Une seconde partie tout en révélation avec un dénouement trop vite expédié qui aurait sans doute mérité plus de profondeur quitte à rallonger "The Wake" de quelques numéros pour le lier d'une meilleure façon à la première partie. Avis général : Un recueil inégal dans ses deux parties. Une première partie passionnante et claustrophobique mais peut-être un peu trop inspirée des films S.F et horrifiques des années 80 qui on marqué ma jeunesse. On la "dévore rapidement" Une seconde partie qui aurait pu être intéressante et un peu plus exploitée pour permettre plus de liens et de profondeur avec la précédente partie. Une fin trop bâclée qui gâche un peu l'ensemble du recueil. On notera tout de même les excellents bonus agrémentant l'ouvrage édité par Urban Comics (préface et postface de Scott Snyder, croquis de Sean Murphy, covers et variant covers de divers artistes...) Note globale de 3,5/5

A l’annonce de cette série écrite par deux des artistes les plus « bankables » du moment, on espérait y voir un signe de renouveau pour le label Vertigo. Scott Snyder était au top avec son American Vampire, ses scénarios controversés sur Batman, l’une des série-phares des New 52 ne passaient pas non plus inaperçus. Et voir cette mini-série constituée de 10 épisodes être récompensée par deux Eisner Awards, celui de la meilleure mini-série et celui du meilleur dessinateur pour le travail de Sean Murphy (Punk Rock Jesus) devait lever les derniers doutes : The Wake devait une être une petite pépite à ne surtout pas rater. Mais de cette lecture on retiendra finalement que les Eisner Awards ne sont plus un gage absolu de qualité.

 

 

Pourtant l’aventure commençait sous les meilleurs auspices. Déjà le duo de scénariste/artiste avait de quoi donner envie. Snyder est l’un des rares auteurs à être toujours en place sur une série étiquetée New 52 depuis son premier épisode. Son travail sur son autre série Vertigo, American Vampire, où il avait déjà collaboré avec Murphy a reçu de bonnes critiques. Il en était de même pour Murphy et son Punk Rock Jesus et Joe, l’aventure intérieure. Toutes ces séries ont même fait l’objet d’une publication française par Urban Comics. Et on connaît la volonté de l’éditeur de proposer le plus d’œuvres possibles d’un même artiste coup de cœur/à la mode.

De plus The Wake sortait vraiment des sentiers battus pour son sujet. Il est question ici des profondeurs aquatiques, des créatures mystérieuses qui s’y terrent et des origines de l’espèce humaine, le tout servi sur un mélange de genre aventure et science-fiction. Surtout, mais c’est aussi ici qu’intervient la première faiblesse du titre, si la série se décompose en dix épisodes, l’auteur s’est amusé à créer deux arcs narratifs de cinq épisodes chacun, dont les intrigues respectives sont séparées de quelques 200 ans.

 

 

Comme le rappelle judicieusement l’introduction de ce livre, Snyder aime raconter des histoires dans un contexte historique bien défini. Encore mieux, qu’il a lui-même défini. Avec Batman, il s’est tout d’abord attaché à creuser l’histoire de Gotham, American Vampire prend les traits d’une chronique historique et ici en créant deux histoires sur deux siècles, il tente d’en dresser les grandes lignes. Mais non seulement le découpage ne permet pas de créer la sensation escomptée, comme lorsqu’on se plonge par exemple dans un récit d’Alan Moore, d’être dans un univers complet mais surtout la tentative ratée est encore plus flagrante tant les deux parties souffrent d’un décalage narratif en termes de rythme. Très peu de ponts sont créés entre les deux histoires, et les seuls qu’il a osé bâtir arrivent beaucoup trop tard et par conséquent semblent bâclés. Ce qui fait ressortir le principal reproche formulé à l’encontre des histoires de Snyder : de bonnes idées, jamais bien abouties.

 

 

Mais de tous les maux, celui-ci est l’un des plus faibles, car l’auteur a lancé plein de belles promesses dès le premier épisode, avec des personnages qui semblent avoir chacun une histoire personnelle intrigante, un décor plutôt inédit dans les comics si on oublie les aventures d’Aquaman et une menace entourée de charmes mythiques. Pour finalement proposer une aventure haletante digne d’un film qui se situerait entre un Jurassic Park, Alien et un téléfilm catastrophe de la TNT. Le manque de profondeur est proportionnel à celle à laquelle sont plongés les personnages qu’on a à peine le temps d’apprécier avant de basculer 200 ans plus tard, presque avec frustration. Parce que comme pour certains téléfilms aux scénarios douteux, on peut bloquer devant jusqu’à la fin. On ne peut pas évidemment ne pas penser à un autre film, Abyss, un autre huis-clos sous-marin qui a sûrement inspiré Snyder. Donc pendant toute la première moitié du récit, on retient son souffle, on accélère le rythme de lecture, on se noie dans les traits de Murphy qui jusqu’au bout de la série resteront irréprochables. Jusqu’à cette dernière brasse, lorsqu’on sort la tête de l’eau en s’apercevant qu’on vient de traverser une mer calme scénaristique.

 

 

Et comme ce premier arc narratif se situe à notre époque, le scénariste pouvait faire l’économie des descriptions, tout étant très proche du monde que l’on connaît. Tandis que celui dépeint deux siècles plus tard, vestige d’un monde en ruine post-déluvien est totalement inconnu au lecteur. Pourtant le contexte historique et politique sera tout aussi peu développé. Juste le strict nécessaire pour faire comprendre qui sont les gentils et qui sont les méchants. Quant à connaître vraiment les motifs de chacun d’entre eux, il faudra faire une croix dessus. Et malheureusement cette seconde histoire n’aura pour seul mérite que de confirmer ce qu’il se dit sur les récits de Snyder : des idées aussi précieuses que des perles mais un déroulement narratif qui prend l’eau jusqu’à la submersion totale.

Si les scènes énigmatiques distillées au début de chaque chapitre de la première histoire trouvent enfin leur sens à la fin de l’histoire, encore une fois, les révélations arrivent trop tard et souffrent donc d’un manque de consistance. L’auteur se limite sommairement à « voici ce qu’il en est vraiment » avant le mot fin. Au lecteur de se débrouiller avec ce dénouement expéditif. A l’image de ce dialogue situé dans les dernières phrase, dans lequel une info y est dévoilée mais plutôt que de la développer, elle est simplement balayée par un « peu importe » nonchalant qui ne donne pas envie de se creuser la tête pour en comprendre le sens. Et par extension, on en vient à se demander si cette histoire en vaut vraiment le coup. Pour une lecture un dimanche après-midi pluvieux oui, comme lorsqu’on ne parvient pas à décrocher d’un mauvais feuilleton à la télé. Pour l' Eisner Awards de la meilleure mini-série, non.

 

En Résumé

 

LES POINT FORTS

- Les dessins irréprochables de Sean Murphy
- L'originalité du décor
- La tentative de Snyder de proposer un format inédit : deux arcs narratifs séparés de 200 ans...

LES POINT FAIBLES

- ...Mais une tentative ratée à cause du manque de liens entre les deux histoires et une dichotomie pas équilibrée
- Des révélations et un dénouement trop vite expédiés
- Une première histoire au scénario digne des mauvais films catastrophe

 

2,5

Une idée originale qui manque de profondeur

Conclusion

The Wake, c’est avant tout un effet d’annonce, avec un duo d’artistes qui ne passent plus incognitos. Snyder, Murphy, des noms « bankables » mais qui ne garantissent pas forcément de vivre un moment incroyable. Si les dessins de Murphy sont irréprochables du début à la fin et fidèles à ce que l’on connaît déjà du travail de l’artiste, malheureusement Snyder reste aussi fidèle aux reproches que les lecteurs lui ont déjà formulés. Et The Wake confirme ce principe : une fin trop bâclée, des faiblesses dans les développements et les explications qui tendent à rendre l’histoire aussi intéressante qu’un téléfilm catastrophe de la TNT. On ne pourrait même pas conseiller cette lecture à ceux qui affectionnent les récits où l'on peut débrancher son cerveau car Snyder noie son histoires sous des principes très élaborés. Dix épisodes pour cette mini-série aussi ambitieuse, c’est beaucoup trop peu. Le deuxième arc narratif méritait plus de profondeur et d’être mieux relié au premier.