Auteurs : Joe Hill, Jason Ciaramella, Vic Malhotra, Nat Jones

Mallory Grennan a commis de terribles actions lorsqu'elle travaillait à la prison d'Abu Ghraib. Elle décide de quitter l'armée et rentre aux États Unis pour débuter une nouvelle vie. Mais les crimes passés se rappellent à elle. Ce qui a commencé dans le sang finira dans le sang ! En complément, retrouvez Kodiak, le récit d'un homme trahi opposé à un animal féroce.
(Contient les épisodes US Thumbprint 1-3 ; Kodiak One-Shot , inédits)

Pas d'avis pour le moment.

Kodiak

One-Shots IDW Publishing

En octobre dernier, Panini Comics étoffait son catalogue indé avec une mini-série nous venant de l’éditeur américain IDW. Son nom est Thumbprint et elle se trouve être une adaptation en comics d’un récit de Joe Hill. On peut saluer l’effort de l’éditeur qui ne se contente pas de se reposer sur la licence Marvel, mais qui va creuser, et dénicher d’autres séries, des alternatives aux super-héros pour sa collection Fusion Comics. Voyons maintenant ce que vaut cet album.
 
 
Joe Hill est un habitué des comics. Si certains ne le savent pas encore, il s’agit du fils de Stephen King. Il a cependant mérité de ne plus être réduit à un fils de, puisqu’il a depuis longtemps prouvé son indépendance artistique vis-à-vis de son père. Bref, il a déjà scénarisé une série de comics qui s’est plutôt fait remarquer : Locke & Key (publié chez Milady en France). De plus, tout au long de sa carrière, il a écrit de nombreuses histoires courtes et nouvelles. Et si un roman de plusieurs centaines de pages peut s’avérer laborieux à adapter en comics, ce n’est pas le cas de ces récits. C’est à ce moment que Jason Ciaramella entre en jeu. En effet, ce dernier va faire le travail d’adaptation de certaines des nouvelles de Joe Hill pour en faire des mini-séries de comics. C’est le cas de Thumbprint.
 
 
Le point de départ de l’histoire est très sérieux, et très grave. Vous vous souvenez peut-être de ce scandale : des photos avaient fuité, montrant des tortures et des humiliations faites par les soldats américains dans les prisons irakiennes. Eh bien ça a donné des petites idées à notre auteur. Mallory Grennan est une soldate américaine qui retourne chez elle après avoir participé à cette torture dans la prison d’Abou Ghraib. Elle reprend son job de serveuse dans un bar de vétérans. Un jour, elle reçoit dans sa boite aux lettres une feuille vierge avec juste la marque d’une empreinte de pouce dessus. La paranoïa commence. En parallèle de ça, on a régulièrement des flashbacks nous montrant ce qu’elle a fait en Irak.
 
 
L’histoire est assez crue. Les scènes de torture auraient pu être pires, mais la violence physique et orale, et l’humiliation sont bien là. Certains répliques vulgaires sont malheureusement parfois à la limite du ridicule, mais certaines scènes sont tout de même bien dérangeantes, et participent à créer une atmosphère assez oppressante. On sent bien Mallory être de plus en plus fébrile au fur et à mesure qu’elle reçoit ces empreintes. Jusqu’à l’explosion, et le final, qui même s’il peut être assez prévisible, n’enlève pas de son choc. Il y a un truc un peu étrange tout de même, c’est de mettre une scène plutôt décalé et humoristique dans peut-être ce qui est le plus terrible moment de l’histoire. Ce second degré, alors que tout est au premier depuis le début, fait malheureusement beaucoup retomber la pression.
 
 
L’histoire est vraiment haletante, et la tension bien palpable, mais le récit n’est jamais gratuit. Le dessin de Vic Malhotra est plutôt réaliste, avec un chouette travail sur les ombres. Le style est plutôt grossier, mais rien de dérangeant sur ce type d’histoire. Au contraire même, cela participe beaucoup à l’ambiance générale. La traduction est plutôt correcte malgré un « Kess t’as, mon chou ? » plutôt gênant. Finalement, cette histoire est assez courte, et on passe rapidement à la suite, qui est… la nouvelle originale de Joe Hill ! Un bon moyen de pouvoir comparer les deux versions. Quelle idée de nous proposer une histoire sans image !! Je plaisante bien sûr, surtout que la traduction est vraiment bonne, et on prend plaisir à lire le récit.
 
 
Enfin, quand je dis plaisir, c’est que c’est plutôt bien écrit. On peut se demander l’intérêt de lire pratiquement la même histoire deux fois à la suite. Ça serait beaucoup plus pertinent si l’œuvre était un classique, mais même si l’histoire est plutôt bonne, ce n’est pas le cas. Cependant, l’intérêt n’est pas nul non plus. On peut voir les différentes choses que peuvent nous amener ces deux médias, et surtout de voir ce que Ciaramella a modifié du récit de Joe Hill. On s’amuse à voir des différences assez incompréhensibles, et d’autres totalement logique tellement certaines scènes étaient trashs à l’origine. La grosse différence se trouve à la fin, bien plus subtile dans la nouvelle que dans le comics.
 
 
La suite de l’album est composée dans un premier temps d’un carnet d’esquisses du dessinateur. C’est toujours un très agréable bonus. Puis on a l’adaptation d’une autre nouvelle de Joe Hill en comics. Pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit de la première, et c’était déjà par Jason Ciaramella (pour info, c’est le seul à avoir adapté Joe Hill en comics, donc The Cape, c’est lui aussi). On change totalement d’ambiance, puisqu’on se retrouve apparemment au moyen-âge, où un homme raconte ce qu’il a vécu à deux enfants. Son histoire joue avec la limite entre la réalité et la fiction. C’est très court, assez anecdotique, mais très agréable à lire. La bonne impression est aussi due aux très jolis dessins de Nat Jones, artiste que l’on a déjà pu voir sur Spawn par exemple.
 

En Résumé

 

LES POINT FORTS

- La tension de l’histoire
- Les sujets traités

LES POINT FAIBLES

- 2 fois la même histoire

 

3.5

Intéressant

Conclusion

En conclusion, on a deux fois la même histoire en BD et en nouvelle, accompagné d’un petit récit. Rien n’est à jeter, tout est sympa, mais on aurait aimé quelque chose de plus consistant. Bref, à réserver aux fans de Joe Hill, ou aux amateurs d’histoires courtes.