Auteurs : Ed Brisson, Michael Walsh

Vous souhaitez sauver votre mère, votre père, votre frère, votre femme ou votre fils d'une mort prématurée ? Reconnect est une entreprise innovante qui vous offre cette possibilité. Ses employés, Mark et Seth, peuvent remonter le temps, éviter une tragédie et ramener vos proches dans le présent. Mais lorsqu'une mission tourne mal, tous deux se retrouvent piégés dans le passé. Ils vont alors devenir la cible du FBI et de leur propre patron bien décidé à protéger de sombres secrets.
(Contient les épisodes US Comeback 1-5, inédits)

Pas d'avis pour le moment.
Récit complet nous venant de l’éditeur américain Image Comics (label Shadowline pour être précis), Comeback est un thriller avec des voyages temporels publié en 2012 aux Etats-Unis. En France, c’est Panini Comics qui récupère les droits, et qui le sort dans sa collection Fusion Comics en octobre dernier. Les histoires de voyages dans le temps ont toujours été un problème à cause d’incohérences ou de paradoxes. Chaque récit a sa propre solution, et nous allons voir comment Comeback s’en sort.
 
 
Mark et Seth ont un sale boulot. Ils kidnappent des gens, et manipulent des cadavres. Ils risquent leur vie à chaque mission. Ils travaillent pour Reconnect, une boite au concept simple : si vous avez perdu un être proche, Reconnect retourne dans le passé pour vous le ramener. Bien sûr, c’est loin d’être gratuit, et ce n’est pas trop légal non plus. Quand un contrat est signé, Mark et Seth vont dans le passé, kidnappent la personne à sauver juste avant sa mort, placent un cadavre à la place, et efface les traces en y mettant le feu par exemple. Tout est bien huilé, et les règles sont claires. Cependant, ils se passent des choses étranges. Les flics commencent aussi à s’intéresser d’un peu trop près à Reconnect. Et tout dérape vraiment au moment où Seth rencontre son futur lui, alors que c’est une règle interdite.
 
 
Le scénariste Ed Brisson, déjà auteur de plusieurs séries chez Image et IDW notamment, maitrise bien son récit. On sent vraiment qu’il n’y a pas eu de précipitations, et que l’histoire a été travaillée pour donner une cohérence au récit. Au lieu de tout nous expliquer dès le début, on débarque en pleine mission. L’auteur nous donne ensuite des détails au détour d’un dessin ou d’une phrase. Par exemple, ils ne peuvent pas voyager plus loin que 67 jours dans le passé. Pourquoi ? Comment ? On ne sait pas, et on s’en fiche, ça rajoute des petits détails sympas qui rendent l’univers vivant. Ensuite, le récit devient vite complexe avec différentes époques (le changement d’époque est heureusement indiqué). Brisson nous propose une histoire exigeante, mais jamais frustrante. La lecture est agréable, et il est difficile de lâcher le bouquin une fois commencé, tant le rythme est haletant.
 
 
L’histoire s’emballe assez rapidement. Les flics arrivent à détecter les anomalies temporelles et essaient de coincer Reconnect, tandis qu’un tueur essaie de nettoyer toutes les preuves. Le tout sur principalement deux époques. Bref je n’en dis pas plus, ce serait gâcher le plaisir, mais le récit est truffé de petites trouvailles très sympathiques qui pourraient vous surprendre. Alors bien sûr, les maniaques du paradoxe temporel arriveront forcément à trouver quelque chose à redire, c’est propre à ce type d’histoire. Mais globalement, ça se tient très bien, et on n’a surtout pas le temps de trop réfléchir. Le récit est suffisamment court, dense et tendu pour ne pas faire attention à de tels détails.
 
 
Enfin, le récit est vraiment mis en valeur par les dessins de Michael Walsh. L’auteur, que l’on a pu voir aussi sur Archer and Armstrong, Secret Avengers ou encore The X-Files: Season 10, participe à cette dynamique du scénario. Le trait est épuré, réaliste et très efficace. Il nous offre, comme dans le scénario en lui-même, des petits détails très chouettes. Un exemple tout simple, un personnage se fait surprendre alors qu’il fume une cigarette. Il y a aura un dessin nous le montrant en train de se dépêcher de l’éteindre avant que la moquette ne prenne feu, là où d’autres auraient préféré ignorer ce souci pour se concentrer uniquement sur ce qui l’a surpris.
 
 
On notera aussi la présence de l’excellente Jordie Bellaire aux couleurs, ce qui rajoute encore une couche à l’ambiance déjà très bonne du comics. Niveau éditorial, nous avons une petite introduction, mais surtout une postface écrite par Brisson plutôt intéressante, nous présentant la genèse du projet. Elle est suivie d’une page de croquis préparatoires de Walsh, ainsi que différents essais de couleurs par Bellaire pour les couvertures. D’ailleurs, les couvertures originales se trouvent en grand format entre chaque numéro américain. Bref, minimum vital pour les bonus, mais c’est déjà très suffisant.
 

En Résumé

 

LES POINT FORTS

- Les détails
- Le dynamisme

LES POINT FAIBLES

- Parfois un peu confus

 

4

Très efficace

Conclusion

L’album, que ce soit pour son scénario ou pour ses dessins, nous offrent des détails qui rendent l’univers vivant. Le récit exigeant est extrêmement efficace et nous captive du début à la fin. Une très agréable lecture pour ceux qui recherche une histoire courte.