Auteurs : Garth Ennis, Leandro Fernandez, Doug Braithwaite

La série Punisher se poursuit avec ce second album. Dans Kitchen Irish, Punisher se retrouve malgré lui au cœur d'un conflit entre bandes rivales à Hell's Kitchen. Puis, dans Mère Russie, Frank Castle tente de stopper la propagation d'un virus mortel !
(Contient les épisodes US Punisher (2004) 7-18, publiés précédemment en MAX : PUNISHER 3 et 4)

  • aragorne
    aragorne

    il y a 7 ans

    Ennis toujours aussi bon, les dessins sont très bien. J'ai pris toute la série sauf le 1er qui n 'est plus dispo comme c'est souvent le cas chez cet éditeur.Amateur de récit achete!!!

Kitchen Irish, Part 1

The Punisher (2004-2009)

Kitchen Irish, Part 2

The Punisher (2004-2009)

Kitchen Irish, Part 3

The Punisher (2004-2009)

Kitchen Irish, Part 4

The Punisher (2004-2009)

Kitchen Irish, Part 5

The Punisher (2004-2009)

Kitchen Irish, Part 6

The Punisher (2004-2009)

Mother Russia, Part 1

The Punisher (2004-2009)

Mother Russia, Part 2

The Punisher (2004-2009)

Mother Russia, Part 3

The Punisher (2004-2009)

Mother Russia, Part 4

The Punisher (2004-2009)

Mother Russia, Part 5

The Punisher (2004-2009)

Mother Russia, Part 6

The Punisher (2004-2009)

Le personnage du Punisher (alias Frank Castle) est assez compliqué à gérer pour Marvel. Il s’agit d’un anti-héros qui a eu des heures de gloire dans les années 80, période propice pour ce genre d’histoire. Cependant, comment utiliser au mieux un personnage qui est juge, juré et bourreau dans un univers où les super-héros se doivent d’être un exemple et ont une ligne de conduite à respecter ? Difficile de glorifier un meurtrier. Lorsque Marvel crée le label MAX en 2001 consacré aux séries pour adulte, c’est-à-dire sans limite de violence, c’est tout naturel que le Punisher y soit intégré. Il y est d’ailleurs dès 2004, et rencontre un certain succès puisque la série fera 75 épisodes jusqu’en 2009. D’abord traduit dans la collection MAX par Panini, l’éditeur les réédite en Marvel Deluxe. Mère Russie en est le deuxième tome.

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Garth Ennis, un scénariste qui peut produire des choses très violentes, écrit cet album. S’il y en a qui ne le connaissent toujours pas, l’auteur s’est fait remarquer surtout pour ses créations Preacher et The Boys, ou pour son run sur Hellblazer, mais aussi justement pour son run sur le Punisher. D’ailleurs, la série MAX ne marque pas les débuts du scénariste sur le personnage, il travaille dessus depuis 2000. En effet, il a commencé par écrire les douze numéros du volume 4 de The Punisher issu du label Marvel Knights. Suite à ce succès, un volume 5 fut lancé toujours sous le même label qui durera lui 37 numéros de 2001 à 2004. Jusqu’à l’année où Marvel décide donc de passer le héros dans la gamme MAX. L’auteur est finalement loin d’être un débutant sur le personnage lorsqu’il commence cette série : il a déjà 4 années de travail, et une cinquantaine de numéros à son actif. Pour le label MAX, il va d’abord commencer par une mini-série, Born, racontant ce qu’a vécu Frank Castle durant la Guerre du Vietnam. Puis la série régulière est lancée, et est composée d’arcs bien distincts. Les histoires sont quasi-indépendantes les unes des autres. Dans le premier Marvel Deluxe, Panini nous a proposé Born, les six premiers numéros de la série nous présentant la première histoire, et un one-shot. Si l’album ne manquait pas de qualités, le début de la série régulière angoissait un peu, notamment à cause de grossièretés et de violences gratuites que le scénario alambiqué n’arrivait pas à justifier.

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Ce deuxième tome contient deux histoires de 6 épisodes chacune, et n’ont aucun lien entre elles. Je vais donc les traiter séparément. La première se nomme Kitchen Irish et se déroule notamment à Hell’s Kitchen. Le récit débute par une explosion dans un restaurant où se trouve le Punisher. Dès lors, on suit le héros qui veut trouver les responsables, épaulé par deux personnes qui connaissent les responsables et qui veulent les tuer. Mais on suit aussi quatre différents gangs qui entrent en guerre pour une histoire de pognon. Dès les premières pages, on sent qu’on est dans le label MAX, car l’explosion est exagérément violente. Il faut voir une serveuse amputée de ses deux bras en train d’étouffer dans son sang à cause d’un débris de verre enfoncé dans la gorge pour comprendre qu’on ne fait pas dans la finesse. Au début, les gangs se tapent dessus, et on ne comprend pas bien pourquoi. Petit à petit, les éléments de l’intrigue vont se dévoiler. Elle reste au final assez simple, mais plutôt intelligemment racontée pour rendre ça intéressant. L’histoire met en avant le conflit entre l’Angleterre protestante et l’Irlande catholique, et Ennis n’est vraiment pas tendre avec l’Irlande, pourtant son pays d’origine. Bref, l’histoire est plutôt sympa à suivre, surtout que l’on a en tout cinq groupes à suivre (4 gangs et celui du Punisher). Il est tout de même un peu décevant de voir le Punisher en retrait, puisque ce sont surtout les gangs qui sont au centre de l’histoire. Mais je vous rassure, le héros fait quelques apparitions remarquées qui finissent souvent en boucherie.

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La seconde histoire est radicalement différente de la première. En effet, si la première s’intéressait au côté urbain du Punisher, la seconde va se focaliser sur son côté militaire. Enfin, ça on le découvre après une introduction qui nous laisse croire qu’on va rester dans le même style : l’astuce est plutôt bien trouvée. Puis nous avons un invité de marque en la personne de Nick Fury. Mais attention, c’est le Fury du label MAX, le trash, celui qui fume des cigares et se tape des putes. Bref, il contacte le Punisher pour lui filer une mission pour les militaires américains. En effet, il doit récupérer en Russie un virus qu’une petite fille a dans le sang pendant 48h seulement, sous fond de reliquat de la Guerre Froide. Pour cela, il est secondé par un soldat, chose que n’aime pas trop le Punisher. Nous avons donc un cadre bien plus large qu’habituellement, mais c’est crédible puisque le héros est un militaire à la base, et ça change ce qui est très positif. Cette fois-ci le Punisher est vraiment au centre de l’histoire qui va s’emballer, et avoir son lot de boucheries aussi. Pourtant, si les Russes en prennent pour leur grade, les Américains sont loin d’être épargnés. Tous des salauds, comme dirait l’autre. D’ailleurs, la relation entre Fury et Castle est assez jouissive.

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Finalement, ces deux histoires se complètent plutôt bien. La violence et la grossièreté sont encore présentes, mais moins gênante que dans le premier tome. En effet, dans les six premiers épisodes de la série, on avait l’impression qu’Ennis abusait d’insultes, de sang et de vulgarités juste parce qu’on lui avait demandé d’en mettre pour justifier le label MAX. Attention, on a quand même ici beaucoup de violence pas forcément indispensable, mais c’est moins marqué. Et surtout, les morts ne sont pas sélectifs : tout le monde peut mourir (à part le Punisher bien entendu). Ennis n’a pas peur de sacrifier ses personnages, et de renverser des situations, ce qui est plutôt pas mal. On est entre la bande dessinée pure avec un Punisher qui trucide à tour de bras, et le réalisme dur avec des morts brutales pour tout le monde. Le seul défaut que je pourrais émettre, c’est au niveau de la traduction parfois assez hasardeuse de Nicole Duclos. Si dans l’ensemble, ça reste très compréhensible, il y a certaines répliques qui sont assez confuses et dénuées de sens.

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Au niveau des dessins, nous avons un artiste par histoire. La première est l’œuvre de Leandro Fernandez qui a surtout travaillé pour Marvel, mais aussi sur Queen & Country ou Northlanders. Il a un style plutôt simple, mais efficace, avec un bon travail sur les ombres. Malgré le nombre assez important de personnages, tous sont reconnaissables au premier coup d’œil, ce qui était nécessaire pour cette intrigue. Sur la seconde histoire, nous avons Dougie Braithwaite, un artiste qui a travaillé sur de nombreux projets, dont notamment Universe X et Paradise X. Lui aussi a un style plutôt classique, avec une capacité à nous offrir des visages durs qui ont vécu, ce qui donne un certain charme à Fury et Castle. Malgré des encreurs et des coloristes différents, les deux histoires sont dans le même ton. C’est réaliste, très sombre, et pourtant parfaitement lisible. Bref, rien à reprocher à ce niveau-là si vous aimez le style, et les couvertures de Tim Bradstreet sont magnifiques.

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[conclusion=4][/conclusion][onaime]- Deux histoires très différentes
- L'ambiance sombre
- Le duo Fury/Castle[/onaime]
[onaimepas]- La violence et la vulgarité parfois dispensables
- La traduction[/onaimepas][resume=80]Garth Ennis nous offre deux récits très sombres, avec un goût pour la provocation et la violence gratuite, mais on en attend pas moins pour un psychopathe comme le Punisher. Si ce côté ne vous rebute pas, et que le personnage vous attire, ces histoires pourraient vous intéresser. Elles font partie de ce qui se fait de mieux sur le personnage.[/resume][mot_fin=Boucherie]