Scénario : Herik HANNA
Dessin : Bruno BESSADI
Couleurs : Gaétan GEORGES

Sophie a le don de lire dans les pensées et de manipuler son entourage. La liste de ses victimes s'allonge un peu plus chaque jour. Prise en charge par un spécialiste surnommé Doctor Sirit, la jeune fille apprend à contrôler son pouvoir. À tel point que ses talents psychiques ne tardent pas à rivaliser avec ceux de son mentor. Malgré les efforts de celui-ci, Sophie reste toutefois... totalement dérangée.

Pas d'avis pour le moment.
Le premier tome de Bad Ass avait inauguré de manière magistrale le label [b]Comics Fabric[/b] de [b]Delcourt[/b]. Ce dernier a pour ambition de proposer des bandes dessinées de style comics, mais par des auteurs autres qu’américain. La collection s’est étoffée, mais nous n’avions toujours pas la suite de [i]Bad Ass[/i]. Huit mois après le premier numéro, la voilà qui pointe enfin le bout de son nez cassé et ensanglanté. [center][galerie2]http://www.mdcu-comics.fr/upload/news/news_illustre_1380291754_547.jpg[/galerie2][/center] Pour ceux qui avaient raté les débuts de la série, le tome précédent se nommait [b]Dead End[/b], du même nom que le personnage principal. Le récit était divisé en deux parties racontées en parallèle : le passé et le présent. Le présent était narré par les pensées du personnage, et on le suivait en train de faire un de ses coups pour piquer des diamants à un caïd. Pour le passé, aucun point de vue, juste des faits et l’évolution d’un [b]Jack Parks[/b] enfant qui deviendra plus tard [b]Dead End[/b]. L’album était marqué par sa violence visuelle et verbale, mais aussi par ses références régulières au monde des comics : le récit se passe aux USA, tous les textes sont en anglais hormis les bulles de dialogues/pensées et les personnages sont de gros hommages à peine déguisés aux héros que l’on connait bien. L’histoire se terminait alors que [b]Dead End[/b], avec son acolyte [b]Terry Rafferti[/b], avait réussi facilement leur coup, et se retrouvait confronter à l’[b]AJF[/b], la [b]JLA [/b]locale. Alors que l’on pensait débuter la lecture de ce tome 2 par la suite directe de ce combat, le récit nous surprend en nous racontant une histoire semblant n’avoir aucun rapport avec ce qui précédait. On commence par un flashback se situant en 1987 et une fillette semble avoir des dons de télépathie. Puis le récit revient au présent et nous amène à l’asile psychiatrique de haute sécurité de Beltran. Petit à petit les connexions se font, notamment parce que cet asile est cité dans le premier tome (hommage à l’asile d’Arkham). Puis on y rencontre [b]Master of Pain[/b] lui aussi cité dans le tome précédent comme ayant été un employeur de [b]Dead End[/b]. Et enfin, nous faisons la connaissance d’une jeune femme, du nom de [b]Sophie Bisset[/b], alias [b]The Voice[/b]. Cette demoiselle est ce que deviendra la petite fille du flashback, on la connait du premier tome pour avoir bossé avec [b]Dead End[/b], et elle est le personnage principal de ce tome.
Si je me suis un peu arrêté sur le début du récit, c’est pour montrer son intelligence et sa logique. On commence à lire l’histoire, on ne sait rien. Petit à petit, les éléments se mettent en place. Les flashbacks ont une fourchette de temps plus importante et nous montre les principales choses que Sophie a vécues entre les années 87 et 99. La fluidité de la narration et surtout la construction sont extrêmement malines, et nous empêche de lâcher l’album. Le premier tome souffrait d’une légère superficialité et de trous dans le récit. En effet, si [b]Dead End[/b] était un personnage attachant, son histoire n’avait rien d’extraordinaire, et sa violence gratuite n’était pas forcément très légitime. Là, [b]The Voice[/b] a une profondeur supplémentaire sans être moins subversive. [b]Herik Hannah[/b], le scénariste de la série, semble avoir beaucoup de chose à raconter. Le premier tome répétait les clins d’œil au monde des comics, et on se disait que ce n’était que ça, juste pour satisfaire les fans. On découvre avec ce tome que ce n’est pas le cas puisqu’on retrouve des éléments juste mentionnés auparavant et maintenant développés. On voit enfin l’asile psychiatrique, et on rencontre [b]Master of Pain[/b] et [b]The Voice[/b]. Tout ça donne de la consistance à un univers qui se met petit à petit en place, qui mûrit et qui est de plus en plus intéressant. Il est difficile de parler de l’intelligence du récit sans spoiler. Ce que j’ai raconté de l’histoire représente la première quinzaine de pages de l’album et dévoile déjà des détails sur l’intrigue. Mais la suite se déroule à un rythme effréné jusqu’à la fin. L’action est présente malgré un démarrage un peu lent mais permettant de bien travailler le personnage de [b]The Voice[/b]. C’est toujours aussi violent et jouissif, et les rebondissements toujours aussi fous. Et je vous rassure, on apprend comment s’est terminée la bataille entre [b]Dead End[/b] et l’[b]AJF[/b]. Dernière chose, à quelques exceptions près, le récit n’a aucun point de vue. On n’est pratiquement jamais dans la tête d’un personnage, ce qui change totalement la narration par rapport au premier tome. C’est bien sur justifié, et même si du coup on s’attache moins à [b]The Voice[/b] qu’à [b]Dead End[/b], ça n’a pas d’impact sur l’intérêt de la série. Bien au contraire, vive la variété !
Concernant les dessins de [b]Bruno Bessadi[/b], c’est du très bon boulot. Le style est très propre, et colle parfaitement à l’univers. La mise en page est dynamique et captivante. Les couleurs de [b]Gaétan Georges[/b] sont justes et mettent bien en valeur le trait du dessin. Bref, aucun souci de ce côté-là, la partie graphique est dans la lignée du tome précédent, avec peut-être un peu plus de finesse dans le trait. C’est un régal ! Ce paragraphe est consacré à ceux qui veulent en savoir plus sur l’histoire. Si ce n’est pas votre cas, sautez-le et passez directement à la conclusion. Pour les flashbacks, nous avons vraiment tout le cheminement de la vie de Sophie. Elle ira dans une école pour jeunes surdoués probablement en hommage aux [b]X-Men[/b]. Le [b]Xavier [/b]local, [b]Doctor Spirit[/b] est un nouveau personnage très intéressant. Après un « incident », [b]The Voice[/b] quitte l’école et se retrouve au [b]SWARD[/b] (là encore, surement un clin d’œil au [b]SHIELD[/b]) qui est dirigé par un sosie de [b]Snake Plissken[/b], [b]The Boss[/b], dont on entendra reparler. Dans le présent, on en apprend plus sur [b]Master of Pain[/b] et [b]Destroyer[/b], le personnage-hommage à [b]Iron Man[/b]. Bref, l’univers s’étoffe pour notre plus grand plaisir. [b]Si vous avez aimé le premier tome, n’hésitez pas une seule seconde. On retrouve les même ingrédients, mais aussi un récit mieux construit et plus profond. C’est palpitant à lire, beau et intelligent dans le déroulement de l’histoire. On ne s’ennuie pas une seule seconde. A moins d’avoir détesté le premier, il n’y a aucune raison de ne pas tenter l’aventure. Et sachez que si vous n’avez pas lu le précédent (ce qui est dommage), ce tome peut se lire sans problème. Bref un excellent album que je vous conseille fortement ![/b] [conclusion=4,5][/conclusion] [onaime]- Très fun à lire - Maitrise générale du récit - Les dessins - Les rebondissements[/onaime][onaimepas]- On veut la suite ![/onaimepas]