Auteurs : Chris Roberson, Alex Ross

Depuis quelques années, Dynamite fait sensation en donnant une nouvelle vie aux héros de notre enfance. Aujourd'hui, l'explosive compagnie va encore plus loin en rassemblant Shadow, Green Hornet, Kato, Spider et Zorro au sein d'une même équipe, dans une mini-série en huit épisodes ! Le génial Alex Ross signe les couvertures et le premier épisode de cette saga.
(Contient les épisodes US Masks 1-4)

  • susano-wo
    susano-wo

    il y a 11 ans

    Un crossover mettant en scène les héros pulp de chez Dynamite. L'écriture est plutôt intelligente et l'exécution efficace dans cette première moitié de récit. Il est forcément dommage qu'Alex Ross ne soit pas allé plus loin que le premier chapitre, mais les dessins restent tout de même bon malgré le fait que ce dernier cède sa place.

[b]Est-ce dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures ? Dynamite en semble persuadé puisqu’il ne cesse de développer sa gamme de comics consacrés aux héros de l’âge d’or des pulps. L’avantage pour eux est certain : ils peuvent exploiter des personnages déjà connus sans avoir à respecter une quelconque continuité (reboot, vous avez dit reboot ?). Alors, après avoir lancé [i]Project Superpowers[/i] rassemblant de nombreux héros presque oubliés, Dynamite franchit un nouveau cap en réunissant cette fois-ci dans sa mini-série [i]Masks[/i] de grandes icônes des années 30 adaptées dans différents médias (pulps, radio, télévision, cinéma, romans et bien entendu comics).[/b] [center][galerie2]http://www.mdcu-comics.fr/upload/news/news_illustre_1378669112_253.jpg[/galerie2][/center] Les rencontres entre figures légendaires sont vieilles comme la mythologie. Mais depuis que l’écrivain de science-fiction[b] Philip José Farmer[/b] et, plus récemment, [b]Alan Moore[/b] ont exploité le concept de crossover entre personnages de la littérature populaire, de nombreux éditeurs se sont engouffrés dans la brèche. [b]DC[/b] avait par exemple créé [i]First Wave[/i], un univers dans lequel [b]Doc Savage[/b], le [b]Spirit[/b] et [b]Batman[/b] pouvaient se côtoyer dans une même aventure. L’initiative de [b]Dynamite[/b], pour astucieuse et prometteuse qu’elle soit, n’a donc rien d’original. Masks narre la rencontre entre différents héros du passé : [b]Zorro[/b] (ou plutôt son descendant), [b]The Shadow, Green Hornet[/b] et son assistant [b]Kato, Black Terror, The Spider, Miss Fury[/b] et [b]The Green Lama[/b]. Et pour réunir tout ce monde, le scénariste Chris Roberson invente un prétexte bien fédérateur mais peu convaincant : un mystérieux maître du crime fait élire à New York un maire à sa botte. Il noyaute aussitôt la police et tous les pouvoirs pour instaurer une dictature légale où les gangsters font régner la terreur en toute impunité. Bien entendu, nos valeureux héros ne peuvent rester indifférents et s’unissent pour lutter contre cette injustice. [center][/center] A la lecture de ce seul résumé, vous aurez compris que ce comic book ne brille pas par son scénario. Si l’idée de départ ne vous rebute pas, nul doute que son traitement devrait y parvenir. [b]Chris Roberson[/b] commençait pourtant plutôt bien : l’introduction du [b]Shadow[/b] face à [b]Green Hornet[/b] est particulièrement réussie et la conversation entre leur alter-egos est bien menée. Hélas, cela dérape assez vite. En effet, la vitesse s’impose rapidement comme le premier défaut de cette mini-série. L’auteur veut introduire tous ses personnages et faire avancer parallèlement l’intrigue. Mais les protagonistes sont nombreux et trouver une introduction efficace et rapide pour chacun d’entre eux n’est pas chose aisée. Pour ne rien arranger, mettre en scène une élection et le vote de lois qui mènent à un régime totalitaire s‘avère encore plus difficile. Le scénariste doit donc faire face à deux défis et, malheureusement, il échoue dans les deux cas. A vouloir avancer à marche forcée, il rend le récit confus et peu crédible. Ainsi n’hésite-t-il pas à passer pratiquement du jour au lendemain d’une démocratie à un État totalitaire où des innocents sont enfermés et affamés dans ce qui est censé évoquer les camps de concentration. Et s’il maîtrise parfaitement la présentation et la caractérisation des premiers héros (le [b]Shadow[/b] et [b]Green Hornet[/b]), il en bâcle d’autres comme [b]Miss Fury[/b] (la Furie) et [b]The Spider [/b](l’Araignée). Au final, la profusion des personnages ne laisse pas assez de place à leur mise en valeur et à leurs interactions. Dommage que [b]Dynamite[/b] ait eu les yeux plus gros que le ventre en rassemblant trop de personnages car ils méritaient tous un meilleur destin. C’est d’autant plus regrettable que les premières pages nous ont donné un aperçu du potentiel de cette mini-série. [center][/center] Outre le retour de figures parfois mythiques, le deuxième argument pour acheter ce comics est la présence d’[b]Alex Ross[/b] aux pinceaux pour le premier épisode. Ross était un génie dont le talent a littéralement ébahi tous les lecteurs de comics des années 90. Mais, après ses extraordinaires [i]Marvels[/i] et [i]Kingdom Come[/i], il s’est progressivement éloigné du grand public en se contentant de couvertures, de projets plus confidentiels et de scénarii. A part quelques cases dans [i]Kirby Genesis[/i], on ne l’avait pratiquement pas vu peindre une planche intérieure depuis des années. Autant dire que, même si son retour était discret (un seul épisode chez un petit éditeur), il était attendu par ses fans. Ceux-ci ne seront pas déçus : dès les premières pages, il prouve qu’il a retrouvé son talent après ses errements passés. Son interprétation du [b]Shadow[/b], en costume et plus encore en civil, est saisissante tant il arrive à capturer son essence. Même si sa mise en page ne privilégie pas toujours la lisibilité et la fluidité, l’œil se régale trop souvent pour faire le difficile. Et si le premier épisode est bien supérieur aux suivants, c’est principalement dû à sa présence. C’est à [b]Dennis Calero[/b] ([i]Cowboys & Aliens[/i]) qu’échoit la lourde tâche de lui succéder. S’il donne le meilleur de lui-même dans les 5 premières pages, laissant augurer une lecture plaisante, il n’arrive pas à tenir la distance et faiblit de numéro en numéro. Et l’affreuse colorisation numérique ne fait qu’accentuer le contraste entre la beauté des peintures de Ross et le crayon peu inspiré du dessinateur. Maigre consolation, le style de [b]Calero[/b] s’accorde bien avec l’ambiance du récit. [center][/center] [b]Dynamite a eu l’excellente idée de redonner une seconde jeunesse à des héros légendaire à travers une collection de titres. Mais entre l’idée et sa concrétisation, il y a un gouffre dans lequel est tombé l’éditeur. Alors, certes, on retrouve ou l’on découvre avec plaisir ces vieux héros, Alex Ross est de retour en pleine forme et le tout se lit quand même agréablement. Mais franchement, on était en droit d’attendre un résultat plus à la hauteur de l’ambition du projet[/b].[conclusion=2,5][/conclusion][onaime]- le retour de héros mythiques - Alex Ross en pleine forme[/onaime][onaimepas]- une intrigue trop faible et mal traitée - un ryrhme trop rapide - la surabondance de héros - le manque de finesse dans la dénonciation du totalitarisme[/onaimepas]