Zoey Redbird était une adolescente comme les autres. Jusqu’à ce qu’elle soit frappée par la marque des vampires. À présent, elle doit intégrer la Maison de la nuit. Mais son arrivée à l’Académie ne se fait pas sans contrainte. Il faut s’adapter à cette nouvelle vie, maîtriser les secrets de la magie, accepter de changer physiquement,
boire du sang, pour réussir sa transformation ou... mourir.

  • Julien
    Julien Staff MDCU

    il y a 12 ans

    Le premier élément important à l’ouverture de ce comic c’est donc qu’on entre dans un univers déjà existant, des personnages et histoires déjà en place, on n’a pas le début en somme. Ca peut donc être difficile d’accrocher à ce genre de séries, d’autant plus s’il n’y a pas une bonne remise en contexte de faite. Heureusement, ce n’est pas le cas ici. Une préface de l’auteur elle-même plus un petit résumé de la situation avant le début du premier numéro présentent plutôt bien les choses. Même si on ne connaît rien à cet univers, ce qui était mon cas, on ne sera pas perdu, d’autant que les premières scènes font le boulot et une fois celles-ci passées, ça ne posera plus de problème. Le pitch de « La maison de la nuit » pourrait faire peur et en repousser plus d’un, tellement il s’agit d’un mix de toutes les histoires populaires pour ados qu’on nous sort à la pelle, du vampire pour surfer sur… bah sur la mode actuelle des vampires et une pseudo école de magie pour surfer sur la vague Harry Potter. Et c’est peut-être bien le cœur des romans, que je n’ai encore une fois pas lus, mais à ma grande satisfaction ce n’est pas vraiment le cœur de cette mini-série, en tout cas pas trop. Tous les jeunes personnages sont des vampires et pourtant on le remarque très peu, ce n’est quasiment pas abordé. La magie est bien présente mais ne sert que de toile de fonds à des histoires et légendes bien plus intéressantes. L’école, aussi, ne sert que de contexte. Les auteurs font en fait le choix de présenter des leçons humaines à chaque numéro, illustrées de très belles manières par des histoires mythologiques revisitées, dans lesquelles les grandes figures comme Cléopatre, Circé ou Hippolyte sont présentées comme des vampires légendaires. Et c’est vraiment ça qui est très intéressant et que j’ai trouvé passionnant dans cette série, un bon tiers des numéros est consacré à ces histoires racontées par des Flashbacks qui ont un charme fou. Si on aime un minimum la mythologie et tous ces personnages historiques, c’est un plaisir de les découvrir sous un nouveau jour. J’aurais surement beaucoup moins aimé cette série s’il n’y avait pas eu ces histoires, parce que pour le reste, aussi sympa soit-il, ça reste juste sympa. On a donc le personnage principal de Zoey Redbird qui est donc lancée dans une sorte de voyage initiatique en lien avec ses pouvoirs magiques. Le personnage est assez attachant et on n’a aucun mal à l’aimer, ce qui peut être dit aussi de ses amis. On a aussi le personnage inévitable de « la méchante » qui va défier continuellement notre héroïne. Tout ça est bien écrit et plutôt bien travaillé, et ça se laisse lire avec plaisir, mais c’est des histoires et problèmes et relations d’ados comme on en voit très souvent. Les dessins animés ou romans ne manquent pas sur le sujet. Les « Harry Potter », « Sabrina Apprentie sorcière » et autre « Jeanne Dark », on connaît, la recette commence à bien s’essouffler et vise finalement un public assez ciblé. Les leçons de morale et enseignements livrées par le récit peuvent aussi paraître assez niais par moments, assez léger et faciles. Mais encore une fois, c’est un livre qui s’adresse à un certain public, assez jeune, et ne plaira pas forcément à ceux qui recherchent quelque chose d’un peu plus sérieux et moins naïf. Pour autant, ça n’empêche pas, encore une fois, d’avoir une lecture agréable et de passer un bon moment. On appellera ça un petit plaisir coupable. Au niveau du dessin de Joelle Jones, j’ai trouvé ça plutôt très bon par rapport au type de récit dont il s’agit. C’est un dessin qui fait assez jeune, clair et dynamique. Les personnages sont beaux et certains ont vraiment la classe et de la présence quand il faut. Les couleurs chaudes et vives de Ryan Hill accentuent encore plus cette sensation et sont vraiment jolies. C’est aussi une excellente idée d’avoir amener un dessinateur différent par numéro pour chaque Flashback, ça offre non seulement un gros contraste avec le récit principal mais en plus entre les différentes histoires. Je ne les cite pas tous, les styles sont assez différents selon les histoires mais c’est dans l’ensemble aussi très bon. Très peu de défauts graphiques pour cette série à mon sens. Et les couvertures de Jenny Frison sont magnifiques. Une mini-série qui se situe donc dans un genre « adolescent-fantastique » très exploité depuis des années maintenant et qui souffre un peu de cette surexploitation, sans parler du fait qu’elle ne sera, du coup, pas forcément du goût de tous les lecteurs de comics. Mais une série aussi largement sauvée par son concept très intéressant qui offre de beaux moments de lecture, en plus d’être cohérente graphiquement. Sans être exceptionnelle, ni forcément ce que je recherche dans un comic book, cette lecture aura été un plaisir pour moi.