A New York, dans les années 20, la prohibition met le feu aux poudres entre les gangs qui se partagent les bas-fonds. Ceux-ci sont aussi le théâtre d’une autre guerre, plus sanglante et dévastatrice : une bande de vampires venue d’Europe est décidée à étendre son empire jusqu’au Nouveau Monde… Dans cette guerre de territoire sans merci, une jeune journaliste et un extraterrestre vont changer la donne d’une confrontation a priori perdue pour les humains.

Pas d'avis pour le moment.
[b]Emmanuel Proust Éditions[/b] a surpris tout le monde avec l'annonce de l'arrivée de Turf dans son catalogue. L'éditeur n'est pas spécialisé dans le comics mais les titres qu'il offre sont pourtant de qualité et originaux. Après l'excellent [b]The Last Day of American Crime[/b], La Planète des Singes, Les comics Stan Lee éditée chez Boom Studios et la version comics de [b]Blade Runner[/b], c'est une mini-série du catalogue Image qui compléter une offre assez éclectique. [center][img]http://www.mdcu.fr/upload/news/news_illustre_1334696455.jpg[/img][/center] [titre]Les Auteurs[/titre] [b]Jonathan Ross[/b] n'a pas forcément le profil du scénariste de comics. Cet anglais de 51 ans a sans doute sa carrière derrière lui. sans être has been, il est un présentateur télé vieillissant du PAF anglais. Mais son humour et son ton font de lui un Antoine de Caunes anglo-saxon (qui ferait son âge). Marié à la scénariste Jane Goldman à qui l'on doit entre autres les scripts de Stardust, Kick-Ass et X-Men First Class, et ami proche de Mark [b]Millar[/b], il a donc un pied dans l'univers des comics et quand il propose son premier script à Image comics. C'est dans la revue de son ami scénariste que sera publié en exclusivité Turf. Le [b]magazine Clint[/b] a vu les premières parutions de la série avant qu'[b]Image Comics[/b] ne rapatrie le titre dans son catalogue. [center][img]http://www.mdcu.fr/upload/news/news_illustre_1334696630.jpg[/img] [i]Ross à gauche et Edwards à droite[/i][/center] Ross a débuté cette semaine son deuxième titre chez Image avec l'artiste culte Bryan Hitch: [i]America's Got Powers[/i], que vous pouvez retrouver dans [url=http://www.mdcu.fr/news-007136-mdcu-la-review-du-11-04-12.html]la review de la semaine[/url] [b]Tommy Lee Adwards[/b] quant à lui est un peu habitué au monde de la bande dessinée bien qu'il soit un artiste rare. Il a dessiné [b]1985[/b], sur le scénario de Mark Millar (tiens donc…) et travaille souvent comme concept artiste pour le cinéma. Ce duo inattendu va tout renverse sur son passage et créer l'émulation là ou on ne l'attendait pas. [b]Turf[/b] va rapidement faire de Ross un des nouveaux espoirs du comics. Un comble à plus de 50 ans tout de même. [titre]Le Contexte[/titre] Le titre a beaucoup fait parler de lui après sa sortie aux États-Unis. Surtout parce que sa qualité a surpris beaucoup de monde. Un nouveau scénariste venu dans le monde des comics après une carrière télévisuelle, on avait de quoi douter. Sauf qu'au fil des numéros, le buzz fonctionne et le titre se transforme en block-buster. [i]A New York, dans les années 20, la prohibition met le feu aux poudres entre les gangs qui se partagent les bas-fonds. Ceux-ci sont aussi le théâtre d’une autre guerre, plus sanglante et dévastatrice : une bande de vampires venue d’Europe est décidée à étendre son empire jusqu’au Nouveau Monde… Dans cette guerre de territoire sans merci, une jeune journaliste et un extraterrestre vont changer la donne d’une confrontation  a priori perdue pour les humains.[/i] [center][img]http://www.mdcu.fr/upload/news/news_illustre_1334696521.jpg[/img][/center] [titre]La critique de Fitz[/titre] Le pitch de départ peut surprendre. Mixer la mafia avec les vampires et des aliens, cela peut donner un foutu bordel, surtout en prenant le point de vue d'une jeune journaliste un peu zélée. Pourtant, la formule fonctionne. On se concentre d'abord sur les gangs humains qui règnent sur New-York puis les vampires font leur apparition pour renverser l'ordre établi. Enfin les aliens (enfin l'alien puisqu'il n'y en a qu'un) s'écrasent à la fin du premier numéro pour n'être utilisé que plus tard. Pas de problème du côté du scénario donc qui sans être fracassant a le mérite d'être bien mené. En plus, Ross se joue de certains codes du récit de vampire. Il place une romance mature et loin du gnangnan de la littérature actuelle et ses vampires ne sont en rien des romantiques blasés de la vie. Les monstres de la nuit ne reculent devant rien pour envahir la ville et mener à bien leur plan. L'alien est lui aussi bien exploité, sans entrer dans une surenchère. [center][img]http://www.mdcu.fr/upload/news/news_illustre_1334696675.jpg[/img][/center] Les relations entre les personnages, sont bien écrites, tout comme les dialogues et Ross ne déçoit pas durant les cinq numéros avec une densité de textes importantes. C'est peut-être d'ailleurs un défaut du titre: c'est long. Vous me direz, tant mieux, on en a pour son argent mais parfois les pages sont réellement lourdes et découragent la lecture. On a envie d'avancer pour voir les scènes d'actions et le déroulement de l'histoire. [center][img]http://www.mdcu.fr/upload/news/news_illustre_1334696718.jpg[/img][/center] Surtout que les dessins d'Edwards ont une atmosphère particulière qui siéent très bien aux vampires comme à l'alien. Chacun a un style de couleurs propres et une ambiance distincte. Le trait est sombre et noir, parfois trop et on perd en lisibilité mais la plupart du temps, vous aurez de magnifiques pages voir des doubles pages absolument sublimes. Concernant l'édition d'Emmanuel Proust, c'est du beau boulot. Comme d'habitude, le travail est soigné. Belle reliure, papier mat qui met en valeur les couleurs. Mais comme d'habitude, le prix peut-être rédhibitoire. 15,50 euros pour 88 pages, c'est un peu cher pour ceux qui ont l'habitude du kiosque. En plus, il faudra attendre le deuxième tome pour avoir la série complète, soit 30 euros pour 5 singles américains de 30 pages. Emmanuel Proust aurait quand même pu faire l'effort d'adapter son format pour proposer l'intégralité de la série en un tome. [b]Cela n'enlève de toute façon rien à la qualité de cette série qui mixe adroitement le fantastique et la science-fiction dans un contexte de guerre de gang dans un New-York sombre et violent. Un titre violent et bien écrit, qui reprend un bestiaire bien trop souvent exploité et le réinvente avec brio.[/b]