• Julien
    Julien Staff MDCU

    il y a 12 ans

    Peu de monde ressortira indemne de cette lecture, c’est vraiment l’impression qu’on a en refermant le bouquin. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, et je vais bien sûr y revenir, cette histoire très étrange et assez flippante laisse une empreinte sur le lecteur, au moins pour les quelques heures qui suivent, si ce n’est plus. C’est du Stephen King dans les règles de l’art, du fantastique mêlé à la de l’horreur mêlé à du mystérieux, et ma foi, les deux auteurs de ce comic book ont parfaitement réussi à le retranscrire. L’introduction de l’histoire est vraiment très bonne et accroche d’emblée le lecteur. On nous donne beaucoup d’infos sans trop le savoir, et c’est ce qu’on va digérer durant toute la lecture. On entre ensuite tranquillement dans l’histoire avec une bonne présentation des choses, qui nous plonge doucement dans une ambiance très étrange, presque malsaine, et qui sans trop nous en rendre compte là aussi, est déjà entrain de nous rendre accros. C’est ça l’élément le plus impressionnant de ce comic, cette étrange sensation que l’on ressent à être presque tiré de force dans l’histoire et à ne plus pouvoir quitter les pages des yeux jusqu’au dénouement de l’histoire, comme des témoins impuissants. Et le parallèle est assez saisissant avec les personnages qui sont eux aussi totalement impuissants dans cette histoire, attirés et troublés par cette mystérieuse force. C’est angoissant, et c’est bien foutu. Plutôt que de trop faire parler les personnages, Marc Guggenheim a opté pour une narration « off », retranscrivant ainsi plutôt bien le type littéraire qu’est la nouvelle. Cela accentue aussi encore une fois cette sensation d’impuissance des personnages, qui n’agissent pas mais se laissent simplement porter parce que qui nous ait raconté. L’utilisation de documentation au début de chaque numéro, rendant hommage au support originel, est aussi très agréable et fait briller, manière un peu détournée, quelques lumières sur l’histoire. Il est aussi intéressant de voir que certains passages se recoupent avec les autres, des bouts qu’on n’arrive pas à lire à certains endroits réapparaissent à d’autres, c’est bien fait. Le gros point qui risque de faire débat, et surement même décider du fait qu’on aime ou pas, est la fin de l’histoire. Comme dans toutes les histoires fantastico-surnaturelles qui se respectent, il n’y a au final pas vraiment d’explication sur le pourquoi du comment. C’est laissé libre à l’interprétation et l’imagination de chacun. Alors on n’est pas totalement livré à nous-même, il y pas mal d’éléments livrés tout du long qui aident à se faire une interprétation de l’histoire. J’avoue avoir été assez déçu de ce manque d’explications sur le coup, même si je m’y attendais, mais ma déception est vite passé quand je me suis rendu compte que, peu importe les raisons de ce qui s’est passé, ça m’a quand même sacrément marqué et même bien fait flipper, ce qui est bien le plus important. Rien que pour ça, ça vaut le coup de le lire. Le style d’Alex Maleev est juste parfait pour une histoire comme celle-là. Ses dessins sont particuliers et assez étrange dans un sens, comme toute cette histoire, ce qui fait les deux s’apportent mutuellement et accentuent ce côté étrange et malsain. Le côté réaliste de ses dessins, surtout les personnages, contraste totalement avec l’ambiance surréaliste du récit et même des décors et des couleurs, créant encore un effet des plus appréciables. On retrouve donc encore un excellent Maleev, et en même temps, lequel de ses travaux n’est pas juste magnifique ? N. vous emmène dans un récit et dans une ambiance des plus troublantes et angoissantes, qui petit à petit déteint vous, vous forçant à ne pas lâcher le livre jusqu’à la dernière page, et laisse une empreinte tenace dans votre esprit. Comme le dit très justement le scénariste lui-même, N. ne se lit pas, ça se vit. Mais N. est par contre, surement, à recommander seulement aux amateurs du genre.

C'est le moment de passer à la loupe un des autres titres de Glénat sorti au mois d'avril. [titre]N.[/titre] [center][img]http://www.mdcu.fr/upload/comics/covers/fr/img_comics_2384_n.jpg[/img][/center] [b]Scénariste : [/b]Marc Guggenheim [b]Dessinateur et Coloriste :[/b] Alex Maleev Cartonné 112 pages [b]Prix :[/b] 14.95€ [titre]Contexte[/titre] Glénat a eu la bonne idée, et c’était même indispensable à mon avis, de mettre une préface de l’auteur lui-même, Marc Guggenheim, qui explique très bien toute la genèse de ce titre. Il s’agit à la base d’une nouvelle de Stephen King, nouvelle qui n’avait pas encore été publiée lorsque Joe Quesada, rédacteur en chef chez Marvel, a proposé à Guggenheim de l’adapter, d’abord en « mobisodes », et ensuite en une mini-série comics. Il y a des éléments assez intéressants dans cette préface, comme le fait qu’il ait essayé de rester au plus près du matériel original, seulement composé de documentations. Ou encore qu’il ait ajouté des éléments, inédits à la nouvelle de King ou même à ses mobisodes. Il s’agit donc d’une mini-série Marvel complète en 4 numéros, indépendante de toute autre lecture. [titre]Les auteurs[/titre] Marc Guggenheim, ce nom vous dit peut-être quelque chose par rapport au film Green Lantern, puisqu’il en a été un des quatre scénaristes. Mais cet auteur a un peu touché à tout et surtout à l’écriture pour la télévision avec des séries comme The Practive, Law & Order, Eli Stone ou encore No Ordinary Family. Concernant les comics, il a déjà travaillé sur des personnages comme Wolverine, le Punisher, Spider-Man, Aquaman ou Flash. Il a aussi écrit le scénario du jeu X-Men Origins : Wolverine. Alex Maleev, je vous en avais parlé il y a peu de temps dans la review de Scarlet, et j’avais surement dû déjà louer son talent à ce moment là. Le dessinateur est connu pour avoir beaucoup collaboré avec Michael Brian Bendis, sur Daredevil, Sam & Twitch, Spider-Woman, Moon Knight ou justement Scarlet. Son style est connu pour être très particuliers mais aussi très apprécié. [titre]Critique[/titre] Peu de monde ressortira indemne de cette lecture, c’est vraiment l’impression qu’on a en refermant le bouquin. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, et je vais bien sûr y revenir, cette histoire très étrange et assez flippante laisse une empreinte sur le lecteur, au moins pour les quelques heures qui suivent, si ce n’est plus. C’est du Stephen King dans les règles de l’art, du fantastique mêlé à la de l’horreur mêlé à du mystérieux, et ma foi, les deux auteurs de ce comic book ont parfaitement réussi à le retranscrire. L’introduction de l’histoire est vraiment très bonne et accroche d’emblée le lecteur. On nous donne beaucoup d’infos sans trop le savoir, et c’est ce qu’on va digérer durant toute la lecture. On entre ensuite tranquillement dans l’histoire avec une bonne présentation des choses, qui nous plonge doucement dans une ambiance très étrange, presque malsaine, et qui sans trop nous en rendre compte là aussi, est déjà entrain de nous rendre accros. C’est ça l’élément le plus impressionnant de ce comic, cette étrange sensation que l’on ressent à être presque tiré de force dans l’histoire et à ne plus pouvoir quitter les pages des yeux jusqu’au dénouement de l’histoire, comme des témoins impuissants. Et le parallèle est assez saisissant avec les personnages qui sont eux aussi totalement impuissants dans cette histoire, attirés et troublés par cette mystérieuse force. C’est angoissant, et c’est bien foutu. [center][img]http://www.mdcu.fr/upload/news/news_illustre_1338659922.jpg[/img][/center] Plutôt que de trop faire parler les personnages, Marc Guggenheim a opté pour une narration « off », retranscrivant ainsi plutôt bien le type littéraire qu’est la nouvelle. Cela accentue aussi encore une fois cette sensation d’impuissance des personnages, qui n’agissent pas mais se laissent simplement porter parce que qui nous ait raconté. L’utilisation de documentation au début de chaque numéro, rendant hommage au support originel, est aussi très agréable et fait briller, manière un peu détournée, quelques lumières sur l’histoire. Il est aussi intéressant de voir que certains passages se recoupent avec les autres, des bouts qu’on n’arrive pas à lire à certains endroits réapparaissent à d’autres, c’est bien fait. Le gros point qui risque de faire débat, et surement même décider du fait qu’on aime ou pas, est la fin de l’histoire. Comme dans toutes les histoires fantastico-surnaturelles qui se respectent, il n’y a au final pas vraiment d’explication sur le pourquoi du comment. C’est laissé libre à l’interprétation et l’imagination de chacun. Alors on n’est pas totalement livré à nous-même, il y pas mal d’éléments livrés tout du long qui aident à se faire une interprétation de l’histoire. J’avoue avoir été assez déçu de ce manque d’explications sur le coup, même si je m’y attendais, mais ma déception est vite passé quand je me suis rendu compte que, peu importe les raisons de ce qui s’est passé, ça m’a quand même sacrément marqué et même bien fait flipper, ce qui est bien le plus important. Rien que pour ça, ça vaut le coup de le lire. [center][img]http://www.mdcu.fr/upload/news/news_illustre_1338660163.jpg[/img][/center] Le style d’Alex Maleev est juste parfait pour une histoire comme celle-là. Ses dessins sont particuliers et assez étrange dans un sens, comme toute cette histoire, ce qui fait les deux s’apportent mutuellement et accentuent ce côté étrange et malsain. Le côté réaliste de ses dessins, surtout les personnages, contraste totalement avec l’ambiance surréaliste du récit et même des décors et des couleurs, créant encore un effet des plus appréciables. On retrouve donc encore un excellent Maleev, et en même temps, lequel de ses travaux n’est pas juste magnifique ? [b]N. vous emmène dans un récit et dans une ambiance des plus troublantes et angoissantes, qui petit à petit déteint vous, vous forçant à ne pas lâcher le livre jusqu’à la dernière page, et laisse une empreinte tenace dans votre esprit.[/b] Comme le dit très justement le scénariste lui-même, N. ne se lit pas, ça se vit. Mais N. est par contre, surement, à recommander seulement aux amateurs du genre. [center][img]http://www.mdcu.fr/upload/news/news_illustre_1338660185.jpg[/img][/center] [titre]L’édition[/titre] N. se présente sous le même format que les autres publications Glénat dont on a maintenant l’habitude. Du cartonné, 173 x 265 mm, au prix de 15 euros. Sauf qu’ici on n’a que 4 numéros, ce qui fait 112 pages et le prix peut donc sembler un petit peu éléver par rapport aux autres publications qui ont plus de pages. Au niveau des suppléments, Glénat nous fourni une préface de Marc Guggenheim des plus intéressantes et des plus utiles. C’est vraiment essentiel pour remettre cette oeuvre dans son contexte et pouvoir l’apprécier pleinement. Il y a aussi une postface du dessinateur, Alex Maleev, toute aussi intéressante, si moins primordiale. Enfin, on nous propose en fin de numéro des storyboards de Maleev réalisés pour les mobisodes. Ca ne m’a pas vraiment intéressé étant donné que ça ressemble pas mal au comic book lui-même, mais ça devrait intéresser les passionnés. [conclusion=4][/conclusion] [onaime]- L'ambiance - La narration - L'empreinte laissée sur le lecteur - Les dessins, très complémentaires au récit [/onaime][onaimepas]- Une fin qui ne satisfera pas tout le monde - Un genre assumé et donc réservé aux amateurs[/onaimepas]