Il est l’un des plus grands ennemis de Batman, mais également l’un des citoyens les plus en vue de Gotham. Mais la légende du Pingouin s’est bâtie sur une affaire de famille glauque et vicieuse.
Contient Penguin: Pain and Prejudice #1-5, Joker's Asylum: Penguin #1
La collection d’Eaglemoss s’intéresse de nouveau au personnage le plus populaire de DC, je veux bien sûr parler de Batman. Pourtant, malgré le nom du personnage marqué en gros, l’album dont il est question ici se focalise plutôt sur l’un des ennemis du héros : le Pingouin. A travers deux récits, nous allons en apprendre plus sur le vilain, et savoir ce que vaut la lecture.
La première histoire se nomme La Splendeur du Pingouin et a été publié aux Etats-Unis à partir de fin 2011. L’année vous est peut-être familière : quelques mois plus tôt était lancé les New 52 chez DC Comics. Ce récit avait donc pour objectif de nous présenter les origines en cours dans cet univers remanié, du Pingouin. Pour ce faire, le scénariste embauché est Gregg Hurwitz, un écrivain spécialisé dans les romans policiers, et qui a bossé chez Marvel. Il s’agit de son premier travail chez DC. Pour raconter son histoire, il a fait le choix d’entrer dans la tête du vilain. La voix off est la sienne, et on le suit alors qu’il est le maitre du crime que l’on connaît bien. Le récit est entrecoupé de plusieurs flashbacks, permettant de voir la jeunesse du personnage.
Dès sa naissance, Oswald Cobblepot a un physique peu amène. Il est rejeté par toute sa famille, hormis sa mère qui l’aime. Il va d’ailleurs avoir une relation assez ambiguë avec cette dernière, ce qui a notamment inspiré la série TV Gotham. Pendant toute sa jeunesse, il va être isolé, raillé, moqué et battu, par ces camarades d’écoles ou par sa propre famille. En parallèle, on le voit plus tard, en tant que Pingouin. Il s’occupe encore de sa vieille mère, la seule qui l’a toujours aimé. Mais là, tout le monde le respecte, ou plutôt, tout le monde le craint. Il est sans pitié, et s’est hissé au sommet en tuant ceux qui se mettaient en travers de son chemin. Par exemple, un de ses hommes a une réaction qui déplait au Pingouin : sa réaction est de massacrer toute sa famille et ses amis. Le personnage qui a pu paraître ridicule à une période reprend ici tout son sérieux. Il est véritablement malsain.
L’ambiance est appuyée par le dessin sombre de Szymon Kudranski. L’artiste, qui travaille beaucoup sur la série Spawn, a un style qui ne plaira pas à tout le monde. Ses planches sont un peu figées, avec un dessin fin, pas très précis et assez photographique. Il rajoute ensuite beaucoup d’ombres, ce qui noircit bien les pages. Et si l’ambiance est plutôt réussie, la lisibilité l’est moins, surtout pour certains passages mal faits. L’histoire de Hurwitz va basculer lorsque le Pingouin va rencontrer une femme aveugle. Il va développer une relation avec elle. Le vilain va s’adoucir légèrement, mais sa faiblesse va reprendre le dessus : il n’aime pas qu’on se moque de lui. La structure du récit rappelle donc beaucoup le film Batman Le Défi. Le portrait fait du Pingouin dans cet album est finalement assez proche de celui brossé par Tim Burton.
Ce n’est cependant pas la seule source d’inspiration de Hurwitz. Nous arrivons en effet au second récit de l’album, beaucoup plus court (cinq fois plus court pour être précis). Joker’s Asylum est une série de comics dont la première vague est sortie en 2008 aux Etats-Unis. Chaque numéro se focalise sur un ennemi de Batman, et est l’œuvre d’une équipe artistique différente. Vous avez donc deviné que celui qui est édité ici nous parle du Pingouin ! Au scénario, nous avons l’excellent Jason Aaron. Dans ce récit, le Joker nous raconte en quelque sorte une fable, l’histoire du Pingouin. Et beaucoup des éléments de la mini-série de Hurwitz étaient déjà présents dans ce court chapitre. Il faut bien avouer que le choix de proposer ses deux histoires côte-à-côte n’est pas très avantageux pour La Splendeur du Pingouin.
En effet, on a un peu l’impression que Hurwitz a repris le scénario d’Aaron, a rajouté deux ou trois éléments et l’a étiré en longueur pour écrire son histoire. Le deuxième récit suffisait amplement. Surtout qu’au niveau dessin, il propose quelque chose de très intéressant. Jason Pearson a une longue carrière derrière lui et propose un dessin légèrement cartoon, mais avec un trait très détaillé et fin. Il pourrait faire penser à du Arthur Adams par exemple. Bref, les planches sont très jolies, très agréables à lire, et bien moins agressive que celles de Kudranski. Bref, au final cet album est assez irrégulier, mais permet de mieux comprendre qui est le Pingouin. En bonus, nous avons les recherches de couvertures de Kudranski.
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