Alors que les crimes se multiplient à Gotham, Selina Kyle, alias Catwoman, décide de quitter la ville pour se concentrer sur une affaire personnelle. Accompagnée de Sphinx, dont elle entend profiter des talents de détective, elle se rend en Italie, au berceau de la pègre de Gotham. Y trouvera-t-elle les réponses qu'elle cherche tant ?
Une histoire étroitement liée à Batman "Amère victoire"
(Contient les épisodes US Catwoman - When in Rome #1-6)
On se trouve ici un peu en parallèle de Batman - Amère Victoire, et nous suivons Catwoman en quête de son passé à Rome. L'intrigue se déroule dans le présent mais c'est du passé de Catwoman dont il est question, et force est de constaté que nous avons encore du grand Jeph Loeb au scénario. Catwoman est plaisante à lire, mais aussi à regarder sur les traits de Tim Sale, qui grâce à une jolie pirouette scénaristique bien vu offre un costume bien particulier à Selina ! Les dialogues fonctionnent très bien et apporte beaucoup au plaisir de cette lecture.
Si vous avez suivi assidûment la collection DC d’Eaglemoss, alors les noms à l’origine de l’album du jour, Catwoman A Rome, doivent vous paraître familiers. En effet, ce sont les mêmes que ceux qui nous ont offert Un Long Halloween et Amère Victoire. Et bonne nouvelle, tout ça est bien entendu lié. Faisons un petit point, et surtout voyons si cet album est au niveau des autres histoires du duo.
Le meilleur moyen de situer ce récit est de relire notamment les critiques d’Un Long Halloween et d’Amère Victoire, puisque Catwoman A Rome est dans la continuité de ces histoires. Le premier est paru en 1996/1997, le deuxième en 1999/2000 et celui qui nous intéresse arrive après une petite pause, en 2004. Dans la fiction, il n’y a aucune pause, tout se déroule à la suite, et Catwoman A Rome se passe plus précisément en parallèle d’Amère Victoire, entre la Saint-Valentin et la Fête du Travail. Durant cette période, Catwoman va en Italie pour en apprendre plus sur son père, qu’elle pense être Carmine Falcone. Elle ne part pas seule, puisqu’elle est accompagnée par le Sphinx. Pour toutes ces histoires, l’équipe est la même, et est composée de Jeph Loeb au scénario et Tim Sale au dessin. Pourtant, contrairement aux deux autres récits sur Batman, l’ambiance est ici légèrement différente.
Dès le voyage dans l’avion vers l’Italie de Selina Kyle et Edward Nigma, le ton est beaucoup plus léger, et ose même de l’humour. La relation entre les deux personnages est plutôt amusante, et Loeb va jouer avec ça. Selina est une femme forte, décomplexée, avec beaucoup de décontraction. Elle sort des répliques assez cinglantes, et ses pérégrinations sont agréables à suivre. Pour être honnête, ça change beaucoup de l’austérité et de la noirceur de Batman, ce qui n’est pas plus mal. Surtout que Loeb suit à peu près le même schéma narratif que pour ses autres histoires, d’Un Long Halloween à Silence. Catwoman mène l’enquête auprès de la mafia italienne, et va être confronté un mystérieux ennemi. Elle va alors essayer de trouver son identité secrète, et on finira sur la grande révélation finale. Il y a cependant trois différences majeures.
La première, c’est que l’histoire est bien plus courte car uniquement sur un album contrairement aux autres qui se déroule sur deux tomes. Du coup, les enjeux sont moins importants, et les révélations ont moins d’impact. La deuxième, c’est que l’on n’est pas à Gotham City, mais en Italie. Ce changement ne permet donc pas de puiser dans le background habituel de Batman. Alors que Loeb s’amuse beaucoup dans ses autres récits à faire défiler une grosse partie de la galerie de vilains du héros, ici, il reste très limité. Il arrive tout de même à en insérer quelques-uns, mais l’effet est moins marquant qu’habituellement, ce qui n’est pas forcément un défaut. Enfin, troisième chose, vous vous en doutez, c’est que le personnage principal n’est pas Batman. La manière de procéder de Catwoman est différente : elle est moins organisée et se fait plus facilement surprendre. Elle est finalement bien plus humaine que l’homme chauve-souris, ce qui rend le récit plus rafraîchissant.
Catwoman offre aussi une dose de charme et de séduction que Batman n’a clairement pas. Ce côté glamour du personnage est renforcé par les magnifiques dessins de Tim Sale. Encore une fois, si le scénario est juste correct, c’est les planches de Sale qui mérite toute notre attention. On sent vraiment que l’artiste prend beaucoup de plaisir à dessiner ce personnage. C’est un régal pour les yeux, et les couvertures sont aussi très réussies (elles se trouvent en bonus). Bref, même si cet album est à voir comme un gros bonus à Amère Victoire, il apporte tout de même certaines choses intéressantes. A la fin, on connaît mieux Catwoman, dont ses rêves sur Batman révèlent certains de ses sentiments. De plus, sa relation avec un autre personnage de l’histoire nous fait entrer dans son intimité, et nous fait mieux comprendre son histoire. L’album est donc loin d’être dénué d’intérêt !
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