La formidable série d’horreur de Robert Kirkman, le créateur de Walking Dead, et de Paul Azaceta se poursuit, alors que la première saison de la série TV éponyme est diffusée.

Kyle Barnes doit pratiquer l’exorcisme le plus émotionnellement intense de sa vie, alors qu’il commence tout juste à maîtriser ses capacités… et à comprendre ce qui se passe réellement autour de lui… Les pièces du puzzle se mettent petit à petit en place, et des secrets sont révélés. Des secrets qui risquent de tout changer…

Pas d'avis pour le moment.

Le tome 1 d’Outcast était un coup de cœur de l’année 2015. L’album était très encourageant, et on avait hâte de lire la suite. Le tome 2 est arrivé début 2016, et a commencé à soulever quelques doutes. Malgré les qualités de la série, on était en droit de se poser la question sur sa durée de vie, et son évolution qui semblait assez limitée. Pour vous rafraîchir la mémoire, je vous invite à lire la critique du tome 1 et celle du tome 2. Récemment, le tome 3 a déboulé dans les librairies, ce qui nous permet de faire un premier constat sur le chemin que prend la série.

Un peu à l’image de l’édition américaine, ce tome 3 débute directement, sans résumé ni rien. L’album est le même que les autres : grand format avec du papier épais. Le tome 2 s’était terminé sur un beau suspense avec la sœur de Kyle, Megan, qui était possédée. Le tome 3 commence évidemment avec son exorcisme. Ça démarre donc très fort. Comme depuis le début de la série, Paul Azaceta gère parfaitement son dessin. Les scènes d’exorcisme sont haletantes et très bien construites. On a du mal à lâcher le bouquin en lisant ce premier chapitre. Le mari de Megan les rejoint, et se fait défenestrer par sa femme, ce qui est difficile à expliquer à la police. Heureusement, c’est une petite ville, et ses habitants savent être arrangeants. Par contre, le mari finit hospitalisé, et handicapé. Bref, rien à redire sur ce début, qui nous replonge directement dans le bain, avec des planches efficaces et dynamiques, utilisant toujours ces petites astuces pour se focaliser sur un point en particulier.

Les retombées sont aussi plutôt bien gérées. Azaceta nous offre des doubles planches pour poser l’atmosphère, et donner un peu de recul à toute cette folie. Après ça, on souffle un peu. Le révérend tabasse le vieil homme étrange que l’on voit depuis quelque temps, et se retrouve en prison. Certaines intrigues progressent. Kyle discute avec sa femme, et lui révèle la vérité sur sa possession. On retrouve la grande force de Robert Kirkman : les dialogues. Les échanges entre les personnages sont toujours plaisants à lire, et plutôt crédibles. L’ambiance distillée est toujours aussi pesante. Encore une fois, c’est donc le côté humain qui prédomine dans les pages d’Outcast. Le dessin simple d’Azaceta souligne cet aspect que les couleurs d’Elizabeth Breitweiser subliment. L’ambiance « petite ville normale » s’oppose à celle de l’horreur des exorcismes. C’est là-dessus que les auteurs jouent, et ça marche toujours aussi bien.

Ces relations entre les personnages, ces ambiances, tout ce qui fait la qualité d’Outcast est beaucoup dû au travail d’Azaceta finalement. S’il y a une chose que l’on ne peut pas reprocher à la série, c’est la qualité de ses dessins. Kirkman fournit tout de même dans cet album quelques billes pour faire avancer l’intrigue. On en apprend plus sur le vieil homme, mais aussi sur les exorcismes. Kirkman s’amuse à faire un pied-de-nez à la religion, et la série ne s’en trouve que grandie. Petit à petit, la mythologie de la série se met en place, avec ses règles. Le scénariste en garde en revanche sous le coude, et, forcément, il reste encore des points d’interrogation. Par exemple, on ne sait pas précisément ce que sont les bannis comme Kyle, ni comment tout ça fonctionne. Il y a même de nouvelles interrogations qui se mettent en place, même si elles sont peu nombreuses. C'est là que l'on commence à toucher les défauts de ce troisième album.

Peut-être l’avez-vous senti en sous-texte de cette critique, mais le gros souci ici est le rythme de progression de l’intrigue. J’émettais déjà des doutes dans la review du tome 2, et malheureusement, ça semble se concrétiser. Alors bien sûr, on avance un peu, mais le minimum pour ne pas stagner. Franchement, un chapitre ou deux aurait suffi pour raconter la même chose. Alors forcément, on se pose des questions sur la suite. Il faudrait que Kirkman décide de donner un coup de boost à sa série, quitte à révéler tout, afin qu’on sache où il veut en venir. Apparemment, la série TV serait déjà sur la sellette, cela serait bien qu’il s’implique plus sur le comics maintenant. Après, il n’y a rien de dramatique, on prend toujours du plaisir à plonger dans le monde d’Outcast, mais si on vient d’atteindre le rythme de croisière de la série, on va vite s’ennuyer ! Espérons que cela soit juste un passage à mou, comme on peut en avoir dans Walking Dead, avant de rebondir.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

Les dessins
L’ambiance

LES POINTS FAIBLES

Ça n’avance pas vite !

 

3.5

Mou !

Conclusion

L’intrigue n’avance pas beaucoup dans ce tome 3, et on espère que le rythme sera plus soutenu dans la suite.