Le retour du dessin animé culte... en comics !

Jerrica Benton, alias « Jem », est la fille du patron de la maison de disque Starlight Music. À la mort de son père, elle hérite de la moitié de la société ainsi que d’une pension pour orpheline, qu’elle tient avec sa sœur Kimber et ses deux meilleures amies Aja et Shana. L’autre moitié de Starlight Music est détenue par l’ancien associé de son père, Eric Raymond. Individu sans scrupule, il décide de faire représenter son label par les Misfits, un groupe pop-rock de 3 jeunes filles aussi énergiques que désagréables, à l’issue d’un concours de jeunes talents complètement truqué. Outrée de voir la réputation de l’entreprise de son père entachée de la sorte, Jerrica décide de monter avec ses amies un autre groupe : Jem et les Hologrammes !

Série animée culte du Club Dorothée, Jem & les Hologrammes est remise au goût du jour ! Action, fashion et musique sont au menu de cette nouvelle série survitaminée revisitant les aventures « originelles » de Jem comme si elles se déroulaient de nos jours. Décrivant des personnages non stéréotypés, abordant les questions de l'orientation sexuelle et de la diversité raciale, ce nouveau comics Jem & les Hologrammes apporte aussi une vision très actuelle des problématiques liées à l'adolescence. Résultat : s'éloignant d'une cible strictement "girly", il a su toucher un large public aux USA avec 2 premiers volumes vendus à près de 100 000 exemplaires !

Pas d'avis pour le moment.

En ce début de weekend tantôt pluvieux tantôt ensoleillé, je vous propose une lecture forte en couleurs et bonne humeur afin de vous faire passer un bon moment. Petite devinette, si je vous dis strass, paillettes, l'ombre de David Bowie de par son look et ses couleurs, vous me dites ? Jem et les Hologrammes, bien sûr ! 

Ce premier tome, intitulé Showbiz, est paru le 2 novembre 2016 chez Glénat Comics, et il était grand temps que je vous en parle. Du coup, sortez votre boîte à maquillage, faites tourner votre disque de platine au son pop-rock éducoloré, et prenez place dans votre salon afin de découvrir les aventures de Jem et ses amies, parce que l'amitié c'est magique. 

Pour ceux qui ne connaissent pas Jem et les Hologrammes, sachez que c’est avant tout une série animée américano-japonaise des studios Hasbro, Sunbo Productions et Marvel Productions, la même équipe responsable de G.I. Joe et Transformers. La série créée par Christy Mars a été à l’antenne entre 1985 et 1988, et entre 1987 et 1990 dans le Club Dorothée sur TF1.

Maintenant que vous connaissez l’origine de ce titre, passons à la partie comics qui nous intéresse ici. Le scénario est signé Kelly Thompson (A-Force, Hawkeye) et les dessins Sophie Campbell (Glory, Teenage Mutant Ninja Turtles). L’histoire reprend la trame d’origine à savoir celle de Jerrica Benton alias Jem, fille du patron de la maison de disques Starlight Music, qui à la suite de la mort de ce dernier, hérite de la moitié de la société ainsi que d’une pension pour orphelines qu’elle dirige avec sa sœur Kimber et ses deux meilleures amies Shana et Aja. Là où les choses se compliquent c'est que la deuxième moitié de la maison de disques appartient à l’ancien associé de son père, Eric Raymond, un être sans scrupule qui décide de lancer le groupe des Misfits pour promouvoir son label. Désabusée de voir ce groupe pop-rock composé de quatre jeunes filles détestables salir la réputation de la société de son père, Jem va passer à l'action. Elle va alors former son propre groupe de musique: Jem et les Hologrammes.

Ce premier tome, Showbiz, porte très bien son titre puisque l’on découvre le quotidien de la jeune Jem dès la disparition de son père à la formation de son groupe. On retrouve les éléments qui ont fait le succès de la série animée à savoir la musique, le côté fun, les couleurs et look improbables. C’est donc un titre qui surfe sur une certaine nostalgie en gardant l’essence même de l’œuvre initiale, mais qui se veut moderne. Ce lifting passe par les dessins pétillants et glamour de Sophie Campbell qui dépeint de façon efficace les personnalités de chacun des personnages féminins du récit. Ainsi, elle donne de la dimension au scénario de Thompson qui insuffle sa vision de l’histoire tout en écrivant une sorte de déclaration d’amour au matériel d’origine.

Certes, ce n’est pas le comics du siècle, mais cela reste une lecture très agréable et qui dénote de par sa galerie de personnages, mais aussi de par ses palettes de couleurs très "bubble-gum électrique". Attention, ce n'est en rien une lecture enfantine ou banale, puisqu'elle regorge de messages qui peuvent inspirer les personnes qui peinent à trouver leur place dans la société actuelle. Au final, si vous souhaitez passer un moment doux et jovial qui contraste avec le monde qui nous entoure, Jem et les Hologrammes est idéal. Pas de cape, pas de sang, ni de combat de monstres géants. Non, Showbiz parle de liens d’amitié, d’acceptation de soi et de l'autre, de tolérance, de musique, et aussi de la famille.

À noter que l’édition de Glénat comprend une intro écrite par l'auteure qui revient sur son travail, ainsi qu'une préface signée par la dessinatrice. Sans oublier que comme à son habitude l'ouvrage est de qualité et en cartonné, et pratique en main pour la lecture. Et pour ceux qui seraient rebutés par la couverture rappelant les récits pour jeunes adolescentes, sachez que ce Jem et les Hologrammes présente nettement plus de qualités, à mes yeux, que la Batgirl de Burnside de chez DC Comics.

Le tome 2 est disponible depuis mai 2017.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Le scénario qui se veut moderne sans dénaturer la source
- La partie graphique très pop et efficace de Thompson
- Les personnages forts
- Une lecture avec des messages forts

LES POINTS FAIBLES

- La couverture très "teenager" qui pourrait décourager les lecteurs

 

4

Un titre dynamique et profond

Conclusion

Un très bon premier tome qui rend hommage au support de base tout en le mettant au goût du jour, sans pour autant tomber dans les clichés. Une lecture qui peut être découverte par un lectorat divers et de tout âge