Ukraine, 1938. Une fusée s'écrase en pleine campagne : à son bord, un bébé qui va être rapidement adopté par un couple de fermiers. Des années plus tard, l'enfant a grandi au sein du régime stalinien. Il devient alors le héros des travailleurs et la fierté de l'État soviétique. Son nom ? Superman ! Mais lorsque Joseph Staline meurt, c'est à cet homme de fer qu'il incombe de diriger et de faire fructifier un empire à l'abandon.

Contient Superman Red Son #1-3

  • Dreadfox
    Dreadfox

    il y a 7 ans

    Comme Adlab, je trouve cet album très réussi. C'est un monument, un must-have, un petit chef d'oeuvre ! Mais je ne suis pas d'accord avec les défauts pointés du doigt. Oui, c'est dommage que la politique ou la réflexion philosophique ne soient pas plus poussés, mais elles ont deja le mérite d'être là. Et surtout, PRO-AMERICAIN?!! Est-ce qu'on a vraiment lu le même comic?! Certes l'URSS est critiqué assez vivement dans le récit, mais ce n'est pas pour ça que les Etats-Unis et le bloc occidental sont epargnés, loin de là ! Et considérer que c'est totalement absurde que Superman soit devenu dictateur est un peu facile. Le Superman de cette histoire est un dieu parmi les hommes. Y compris en terme d'intelligence et de capacités d'apprentissage, on le voit à plusieurs reprises tout du long. De plus il a élevé dans la doctrine communiste, et Staline, détectant son potentiel en a fait en quelque sorte son fils adoptif. Dès lors, est-ce si surprenant qu'il prenne sa place, et ce sans presque aucune contestation? Il est adulé par une bonne partie du peuple, il continue à sauver des vies sur son temps libre, il est quasi-impossible de le tuer, il est l'Homme d'Acier qui succède à l'Homme de Fer. Et surtout, il est bien plus socialiste dans l'esprit que son mentor. Superman reste Superman, il veut le plus possible protéger l'humanité dans son ensemble et la rendre heureuse. Finit le socialisme enfermé sur l'Union Soviétique de son prédecesseur, Superman veut le socialisme mondial, mais par la douceur et la réflexion. Jamais il ne tente de l'imposer par la conquête militaire (pour ce qui est de l'imposer par la force c'est un autre débat). Et ici, je vais malheuresement être contraint de spoiler. Ce ne sont pas les Etats-Unis qui sauvent le monde, c'est Lex Luthor et Superman. Les Etats-Unis eux, sont dans un marasme total après que Superman empêche le développement de leur impérialisme. Ils se noient dans leur propre paranoïa et leurs propres imperfections, jusqu'à confier le pouvoir à un fou dangereux comme Lex Luthor (je caricature grandement pour faire passer le propos, mais il y a un peu cette idée), espérant que ça va changer les choses. Certes ça marche, mais le risque était quand même grand. On peut voir cette hypocrisie politique des Américains quand la collègue de Loïs lui dit que "Certes Lex est un dictateur, mais que lui au moins parle américain." L'ambiguïté est d'ailleurs présente tout au long du récit. On sait que Superman est bon dans le fond, ce sont ses méthodes qui sont contestables. Et si les méthodes de Lex sont plus acceptables, quand est-il de sa personnalité profonde? Quasiment jusqu'à la fin, il est avant tout motivé par l'idée de détrôner Superman, le bonheur des peuples ne semble pas être son souci principal. A la limite, il le permet par son génie, comme une manoeuvre politique et une distraction. Certes il est plus ou moins là, mais du coup HEURESEMENT que Lex est aussi intelligent pour le permettre, sinon je ne donne pas cher du sort des ricains dans l'univers de Red Son. Le capitalisme qui rend leur liberté aux hommes? Le gouvernement post-Superman de Lex ne me semble pas vraiment capitaliste. Il se rapprocherait plus d'une République de Platon mélangé à une grosse dose de "mécénat eclairé". Ce n'est pas le système qui a rendu leur liberté aux hommes, c'est l'homme qui en a pris le contrôle. D'ailleurs, après Superman, l'Humanité est-elle vraiment libre? L'album ne montre pas le contraire, mais il ne confirme pas NON PLUS cette théorie. Bref, taxer ce comic de "pro-capitaliste" me semble assez faux, surtout lorsque l'on voit les actions philantropiques de Superman malgré son totalitarisme affiché. C'est justement cette dualité qui est intéressante. Avant l'arrivée de Lex à la présidence, préféreriez-vous vivre dans le communisme utopique mais totalitaire de Superman, ou le capitalisme, plus libre, mais aussi plus chaotique, en ruine et hypocrite, des Etats-Unis? La question n'apporte pas forcément une réponse unique et absolue, et c'est ça qui est intéressant. Bien sûr que Millar ne semble pas être pour le communisme totalitaire, quand bien même il réussirait, mais il arrive tout de même à ne pas être totalement manichéen sur ce point.

  • Zarkoneil
    Zarkoneil

    il y a 5 ans

    Bin j'aime pas.. toute cette comédie autour de cette - courte - histoire pour ca ???

  • cebridu93
    cebridu93

    il y a 5 ans

    Juste incroyable !
    Certainement un de mes comics favori

Red Son Rising

Mini-séries Superman

Red Son Ascendant

Mini-séries Superman

Red Son Setting

Mini-séries Superman

Ce tome de la collection Eaglemoss se consacre à Superman, mais pas n’importe lequel. En effet, juste en regardant la couverture, on s’aperçoit qu’il y a quelque chose qui cloche. Oui, ce n’est pas notre Superman habituel, nous sommes dans une autre continuité où l’histoire du héros est revisitée.

Peut-être connaissez-vous la série des What if, chez Marvel, l’éditeur concurrent à DC. Le principe de cet album est le même. L’arrivée de Superman sur Terre est la même que dans son histoire originale à un détail près : un retard de quelques heures. Du coup, au lieu d’atterrir aux Etats-Unis, le bébé Kal-El se retrouve en Ukraine, en pleine Union Soviétique. La doctrine est différente, le personnage sera différent, beaucoup de choses seront différentes. Mark Millar, le scénariste, imagine donc un monde basé sur cette idée : et si le vaisseau de Superman avait atterri en URSS ? Le principe est très alléchant, et peut être doucement contestataire et subversif. Le récit se divise en trois gros chapitres : l’avènement, l’ascension et la chute. On commence donc par la première apparition de Superman au public.

Et elle fait l’effet d’une bombe. Cette première partie est très bien écrite, et est très crédible. Les américains, découvrant cette arme de l’URSS, prennent peur. Il y a vraiment un climat d’angoisse qui envahit les Etats-Unis, avec des conseils pour mettre du plomb dans leur toit pour ne pas être observé. On retrouve cette ambiance si particulière de la Guerre Froide avec cette peur de la bombe atomique. Pour lutter contre cette nouvelle arme de l’URSS, les Etats-Unis demandent de l’aide à Lex Luthor. Dans cet univers, il est assez proche de sa vraie version, un génie manipulateur. Il est marié à Lois Lane. Le bouquin fourmille de petites idées qui réinventent l’univers DC. On prend un certain plaisir à découvrir ces nouvelles versions d’évènements ou de personnages. Par exemple, Bizarro est présent, et même Batman ou Wonder Woman. Ils sont parfois assez différents des originaux, mais leur présence n’est pas gratuite, et sert le récit, ce qui est une bonne chose.

L’histoire prend une autre tournure lorsque Staline meurt. Superman fait alors le choix de lui succéder avec l’ambition d’éradiquer la souffrance d’abord des Russes, puis du monde. Dans cet univers, l’URSS sort victorieuse de la Guerre Froide. Elle impose donc au monde sa doctrine, le communisme, par l’aide de Superman. Les Etats-Unis sont les seuls à refuser le totalitarisme imposé par le super-héros. Dans la théorie, le pitch est très intéressant, et peut permettre de traiter des sujets passionnants, comme les différences d’idéologie entre les deux puissances mondiales. Dans la pratique, Millar ne prend pas la peine de pousser la réflexion, et c’est très dommage. Tout le récit reste superficiel, et reste basé sur USA = démocratie, URSS = dictature. La lecture historique est donc simplifiée à l’extrême, loin des promesses qu’il pouvait offrir.

L’impact est d’ailleurs assez négatif sur la crédibilité de l’album. Nous faire croire que Superman serait devenu un dictateur en atterrissant en URSS est un peu idiot. Surtout que vous vous en doutez, à la fin, c’est les Américains qui ont raison et qui sauvent le monde. Le capitalisme peut enfin rendre leurs libertés aux Hommes ! Ce qui aurait pu être une remise en question de l’Histoire, et donc un récit subversif, surtout par un auteur qui n’est pas américain, fait finalement l’effet d’un pétard mouillé. Malgré tout, on ne peut pas reprocher à l’album d’être très efficace, et de nous proposer un récit bien construit et inventif. Niveau des dessins, Dave Johnson et  Kilian Plunkett font très bien le job. Le trait est assez classique, mais le travail de création (nouveaux costumes, nouveaux environnements…) est très bien géré, et rajoute de l’intérêt à l’atmosphère générale. Les bonus leur sont consacrés d’ailleurs, avec leur processus de création, mais aussi des couvertures assez chouettes des fascicules. Je finirai en soulignant la géniale idée du twist final de l’album : ça vaut le coup d’aller jusqu’au bout !

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

Inventif
Ambiance originale
L’idée de base
Le final

LES POINTS FAIBLES

Superficiel
Pro-américain

 

4

Occasion manquée !

Conclusion

Un récit complet, et une très bonne revisite du mythe de Superman, qui aurait gagné à pousser la réflexion plus loin.