Scénariste : HANNA Herik
Coloriste : GEORGES Gaétan
Illustrateur : BESSADI Bruno

Bad Ass is back ! Un comics déjanté et décomplexé, mêlant baston et humour cinglant. Le grand retour de Dead End, à la tête de l’équipe la plus méchante de la planète… pour sauver celle-ci !!!

Dead End fait face à la domination globale de la planète par la F.J.A. Les anciens super-héros, ivres de vengeance et de pouvoir, ont pris la planète en otage… et seuls les pires salopards de l’univers pourront la sauver. Accompagné de The Voice, de Master Of Pain, de la fidèle Dead Mobile et des super-vilains les plus surpuissants et les plus instables… Jack sauve le monde !

Pas d'avis pour le moment.

Rappelez-vous, nous sommes en 2013, et Delcourt décide de lancer une nouvelle collection. Elle s’appelle Comics Fabric, et son but est de nous proposer de la BD style comics, mais ne venant pas des États-Unis. La première série à voir le jour est Bad Ass dont le tome 1 frappe très fort tellement la qualité est au rendez-vous. Plus de trois ans plus tard, Bad Ass arrive à son tome 4, et à la conclusion de la série.

Faisons le point sur l’état de la série au début de ce tome 4. Le tome 1 était centré sur le personnage de Dead End, un super-vilain dont le pouvoir est d’avoir de la chance. Le tome 2 se focalisait quant à lui sur The Voice, une télépathe du côté des méchants aussi. On peut un peu considérer ces tomes comme une grosse introduction à l’univers de Bad Ass. Ils approfondissent ces deux personnages, notamment leur passé, mais en parallèle la trame principale se met petit à petit en place. Le tome 3 va changer la donne, ne se centre plus sur un personnage, mais raconte le début d’une saga en quelque sorte. On apprend l’existence du SWARD, un peu l’équivalent du SHIELD, où son Nick Fury est The Boss, un sosie de Snake Plissken, qui manipule les super-vilains pour qu’ils travaillent pour lui. Dead End ignorait d’ailleurs qu’il bossait pour lui. Ce tome 3 nous offrait donc une vision d’ensemble de l’univers de la série. Las, la FJA (l’équivalent de la JLA) détruit le SWARD à la fin de l’album, et décide de diriger la Terre. Dead End décide alors de former un groupe de super-vilains pour détruire la FJA, et rendre la Terre aux humains.

On reprend donc le récit dans cette atmosphère de combat entre super-héros et super-vilains. Et l’action ne va pas se faire attendre. Autant être clair, on a quasiment fait le tour des personnages, et l’album fait la part belle aux combats. On retrouve cependant l’ambiance si particulière de la BD. Les bastons se terminent souvent en bain de sang. Les références aux comics sont nombreuses, et on trouve des personnages qui ont quelques similarités avec des super-héros de DC ou Marvel. Mais nous ne sommes pas chez DC ou Marvel, du coup l’issue d’un combat est souvent la mort d’un ou plusieurs personnages. Ça peut rappeler par exemple ce que Robert Kirkman fait avec Invincible. C’est un récit de super-héros, mais ultra-violent et sans concession. Enfin, de super-vilains plutôt, puisqu’on se centre ici sur les méchants, qui sont finalement pas si méchants que ça puisqu’ils refusent la tyrannie des super-héros. Bref, dans leur attitude, ils restent sans foi ni loi ce qui donne des situations cocasses.

L’autre force du récit est son humour. Présent depuis le premier tome, il est assez décomplexé, et fait souvent mouche. On est un peu dans le style d’humour à la Deadpool, mais en réussi (oui, c’est gratuit !). Les personnages sont bien travaillés et leurs interactions fonctionnent. C’est vraiment un univers crédible, et finalement plus grand et cohérent que ce qu’on n’aurait pu imaginer en lisant le tome 1. C’est en plus bourré de références plus ou moins subtiles. Si on peut reprocher cependant une chose à ce dernier tome, c’est le plaisir de la découverte qui est moins présent. Il n’y a pas grand-chose de neuf dans cet album par rapport aux autres qui nous montraient l’univers petit à petit. Mais on ressent toujours le plaisir des auteurs à écrire leur vision et leur hommage aux comics. Le dessin de Bruno Bessadi est toujours est toujours au top, voire encore meilleur que dans les tomes précédents. Le trait est précis et les planches fourmillent de détails. La couleur de Gaétan Georges ne fait que l’enrichir avec sa variété. Niveau dessin, on ne va vraiment pas se plaindre tellement c’est bien fait.

De plus, le scénario d’Herik Hanna prend ici tout son sens. La conclusion de la série va très loin, et les quatre tomes deviennent un tout qui ne semblait pas évident au début de l’histoire. La construction du récit dans sa totalité est finalement logique, et sa relecture d’une traite très plaisante. Les auteurs nous offrent là une série intelligente, drôle et bourrée d’action, avec une conclusion digne de ce nom, qui prouve que les Français peuvent faire du très bon comics. Même si ce tome est peut-être un peu en deçà du reste, la note finale tient compte de sa place dans la série. Bref, si vous aimez les comics, Bad Ass dévient un incontournable pour passer un excellent moment de lecture décomplexée. Et l’excellente nouvelle qui conclue l’album, c’est que pour ceux qui sont tristes que la série soit finie (j’en fais partie), un spin-off est prévu pour le printemps 2017 intitulé Jack goes to hell !

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

L’humour
La violence
La conclusion

LES POINTS FAIBLES

Moins de découverte

 

4.5

A lire !

Conclusion

Une excellente conclusion pour une excellente série, un récit déjanté et totalement jouissif !