Quelques mois après sa première victoire contre l'empire du crime qui phagocyte la cité de Gotham, le vigilant Batman enquête sur une série de meurtres perpétrés uniquement lors des fêtes. Travaillant en parallèle avec le jeune procureur Harvey Dent et le Lieutenant James Gordon, le Chevalier Noir engage une course contre ce calendrier morbide qui égrène chaque mois une victime supplémentaire. Une quête dont la conclusion pourrait bien sonner la chute du plus grand espoir de Gotham, et la naissance de l'un de ses pires monstres de foire...

Contient Batman - The Long Halloween #1-7

  • Zarkoneil
    Zarkoneil

    il y a 5 ans

    Excellent

Crime

Batman : The Long Halloween (1996)

Thanksgiving

Batman : The Long Halloween (1996)

Christmas

Batman : The Long Halloween (1996)

New Year's Eve

Batman : The Long Halloween (1996)

Valentine's Day

Batman : The Long Halloween (1996)

St. Patrick's Day

Batman : The Long Halloween (1996)

April Fool's Day

Batman : The Long Halloween (1996)

 

Alors qu’habituellement chaque tome de la collection DC d’Eaglemoss a le droit à sa propre critique, pour Un Long Halloween, les deux parties seront commentées ensemble. En effet, la césure est bien artificielle ici, et si l’éditeur n’a pas tout publié dans un seul tome, c’est uniquement parce que ça aurait fait un album trop épais pour être vendu au prix unique qu’il propose. Bref, vous lirez donc ici un avis sur l’intégralité de la saga Un Long Halloween.

 

Cette histoire a initialement été publiée aux Etats-Unis en 1996/1997. Elle se déroule au début de la carrière de Batman, et juste après Année Un publié dans le tome 14 de la collection (critique ici). La différence est que le héros est maintenant rompu à son rôle de justicier. Dès le commencement du récit, l’ambiance est installée. Le comics mêle une ambiance de polar et de films de gangsters avec du super-héros. Nous découvrons donc Carmine Falcone, un mafieux que ne renierait pas Vito Corleone dont le surnom est le Romain. Si ce nom vous dit quelque chose, c’est peut-petre parce que le personnage a été créé par Miller et Mazzucchelli dans Année Un, et qu’il est présent dans la série TV Gotham notamment. La famille Falcone a d’ailleurs plutôt pas mal d’importance dans l’univers de Batman. Ici elle est en compétition avec la famille Maroni, dont Sal, le chef, est un vieux personnage datant de 1942.

Le récit commence donc avec cette lutte entre les deux familles mafieuses, et la collaboration entre Harvey Dent et Jim Gordon pour essayer de les faire tomber. Ce duo va devenir un trio avec l’aide de Batman. C’est ici donc que l’idée de la relation entre les trois personnages a germé, cette idée qui a été reprise notamment dans le film The Dark Knight. D’ailleurs, on voit bien qu’Un Long Halloween est la principale inspiration du film, c’est bien expliqué par Christopher Nolan et David S. Goyer en guise de préface du premier tome. Pour l’instant, c’est donc du très classique, mais un grain de sable va venir se glisser dans l’engrenage. Le jour d’Halloween, un meurtre est commis du côté Falcone. A partir de ce moment, chaque mois, un jour de fête sera la scène d’un nouvel homicide : Thanksgiving en novembre, Noël en décembre, Jour de l’An en janvier, etc.

Ce tueur, surnommé Holiday, va exacerber la rivalité entre les Falcone et les Maroni, mais pas seulement. Batman, Dent et Gordon veulent aussi mettre la main dessus, et essaient d’éviter la guerre des gangs qui se profile. A ça se rajoute l’arrivée de vilains de Batman : le Joker veut aussi stopper Holiday, le Romain va engager Poison Ivy, le Sphinx et d’autres. Bref, c’est la pagaille, mais Jeph Loeb, le scénariste, maîtrise parfaitement son récit, et place ses briques à l’édifice progressivement. On n’est jamais perdu dans cette foultitude de personnages. Ça sert même plutôt bien l’histoire puisqu’on cherche qui pourrait être ce fameux Holiday. Le nom de Jeph Loeb vous rappelle peut-être les tomes 1 et 2 de la collection (critique ici), Silence, puisque c’est le même auteur. Si vous avez aimez Silence, vous allez adorer Un Long Halloween, tant Loeb a mieux construit cette histoire. Un Long Halloween est beaucoup plus posé, plus réfléchi aussi, que Silence.

Tout tourne autour de ce tueur, et sur son identité secrète. On émet des hypothèses, et les personnages aussi. On voit notre trio vertueux douter de plus en plus les uns des autres. Dent commence sa lente descente aux enfers, et son évolution mérite à elle seule de lire ce livre. Holiday, juste en tuant quelques personnes un jour par mois va amener le chaos sur Gotham. Le dessin de Tim Sale participe de beaucoup à l’atmosphère de l’histoire. Son trait organique joue avec les ombres. Par exemple, son travail sur la cape de Batman est très intéressant, elle semble vivante et prend des formes qui donnent une autre dimension au héros. C’est visuellement très abouti, et la construction de ses planches est formidable. Son style peut rappeler celui de Frank Miller notamment, dans le trait plutôt grossier, mais qui sait se faire fin. Quant à l’ambiance générale du récit, j’ai éprouvé à plusieurs moments le plaisir que j’avais en regardant Batman The Animated Series étant petit, pour vous donner une petite idée.

En bref, nous avons là l’un des meilleurs travaux de Jeph Loeb, avec un Tim Sale en grande forme, les deux unis pour nous offrir un récit avec une ambiance forte, et un polar passionnant. En revanche, je le répète, il n’y aucun sens à dissocier les deux tomes. Il faut prendre les deux ou rien. Pour comparaison avec la version d’Urban qui tient en un album, on regrettera un format légèrement plus petit, mais logique puisqu’en adéquation avec le reste de la collection. Les pages d’Urban sont mates, celles d’Eaglemoss glacées. Niveau bonus, l’édition d’Urban est légèrement plus riche, mais Eaglemoss en propose suffisamment. Rappelons enfin que chez Urban, l’album coute 35€, ce qui donne un avantage à Eaglemoss qui permet d’avoir l’intégralité de la saga à environ 26€.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

L’ambiance
Le dessin de Tim Sale
La galerie de personnages

LES POINTS FAIBLES

Un format différent de celui d’Urban

 

4.5

Classique !

Conclusion

Une excellente histoire, et un classique de Batman à lire absolument si vous avez aimé le film The Dark Knight notamment.